E-commerce: le Cameroun entre performances et défis!

Alors que le dernier classement de la conférence des Nations Unies sur le commerce (CNUCED) classe le Cameroun dans le top 10 des pays les plus développés en matière de commerce électronique, le pays n’a toujours pas réussi à tirer profit de cet écosystème qui a pris l’ampleur dans dans le monde entier.

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Alors que le dernier classement de la conférence des Nations Unies sur le commerce (CNUCED) classe le Cameroun dans le top 10 des pays les plus développés en matière de commerce électronique, le pays n’a toujours pas réussi à tirer profit de cet écosystème qui a pris l’ampleur dans dans le monde entier.

Faible accès à Internet, prédominance des paiements en espèces, problèmes logistiques notamment le manque d’infrastructures, fracture numérique, cadres réglementaires et institutionnels à améliorer, environnement pas encore très favorable, consommateurs à éduquer…. Les difficultés ne manquent pas pour les opérateurs du e-commerce au Cameroun et même dans la majorité des pays du continent africain. Et pourtant, start-up, entrepreneurs, géants de la distribution présents dans le pays en sont convaincus : c’est le secteur qui a le plus d’opportunité.  “De la même manière que la téléphonie mobile a réussi son pari et bouleverser l’économie au Cameroun, le commerce électronique pourrait rapidement transformer la vie dans ce pays de 25 millions d’habitants”; c’est l’opinion de Jumia, leader panafricain du commerce en ligne et présent dans le pays des Lions Indomptables depuis 2013. Pour le directeur des opérations de cette structure, il y a une condition importante : “tenir compte de la réalité et s’adapter”.

Les deux principaux freins restent la bancarisation, toujours inférieure à 20% en moyenne, et l’accès à Internet dans la fiabilité et la rapidité des connexions. Parmi les autres obstacles, on note la logistique, qui s’explique par le fait que le pays n’a pas de système d’adressage. Le manque de route reste et demeure également un obstacle important dans le développement de cette activité qui a déjà réussi son pari ailleurs. Autre défi qui pèse sur le secteur du commerce électronique : le cadre juridique et réglementaire incomplet et surtout le manque de compétences spécifiques au commerce électronique.

« L’enseignement est encore trop orienté vers le commerce traditionnel et ne prend pas suffisamment en compte l’économie numérique », déplore la CNUCED, qui note « l’écart important entre les besoins des entreprises et les connaissances des diplômés du troisième cycle ».

De l’autre côté, les consommateurs, l’autre moteur du commerce électronique, n’ont pas l’habitude d’acheter en ligne. En plus du manque de confiance, il y a la peur de se faire voler ses données, la cyber insécurité, en somme. À la fin, cela prend du temps de changer les habitudes quasi culturelles qui consistent pour beaucoup à se rendre au marché, à négocier les prix.

Cependant et malgré toutes ces difficultés soulevées par les experts, certains acteurs ont réussi à s’installer dans le pays. En 10 ans, le taux de pénétration est passé de 11% à plus de 30% avec un nombre important de commande passé sur les plates-formes de e-commerce.

Une contribution de Simon Mbelek

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