Eboulements meurtriers de Gouache et Ngousso : L’ordre national des urbanistes évalue la situation globale des villes camerounaises.

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Yaounde

C’était au cours d’un point de presse tenu vendredi dernier à Yaoundé, suite aux incidents récents survenus dans les villes de Bafoussam et de Yaoundé.

Il était question pour le président de l’ordre national des urbanistes de donner sa vision des faits par rapport à la situation globale des villes camerounaises. Théophile Yimgaing Moyo présente les villes Camerounaises comme de véritables lieux à hauts risques et que le pays particulièrement est loin d’avoir des lieux sûrs. Se référant sur le malheureux glissement de terrain ayant fait 43 morts à Gouache, Il a indiqué que cette zone de Bafoussam était déjà déclarée zone à risque, il y a de cela 30 ans. Le président de l’ordre national des urbanistes du Cameroun craint pour les populations de Tocket et de Kouogouo exposées à ce risque d’éboulement et qui ne savent pas à quel saint se vouer aujourd’hui.  

 « Au Cameroun, le riche habite là où il veut pendant que les pauvres habitent où ils peuvent, pourtant ils sont les plus nombreux. » se désole Théophile Yimgaing Moyo de cette triste réalité de nos villes. Il relève en plus que « cette situation pose le problème foncier dans nos villes pour la propriété privée du sol et que les inégalités existent et vont s’accroître si rien n’est fait. La responsabilité de nos dirigeants est ici interpellée car les enjeux sont multiples. »

Les mêmes causes vont produire les mêmes effets alors les victimes seront toujours les mêmes. L’urbanisme de rattrapage naît du désordre car en toile de fond il y a bien l’absence d’une vision. Quel type de ville voulons nous ou encore quel de type de société pour nos populations? s’interroge-t-il. L’activité de l’homme est à l’origine de nombreux maux dont il est victime aujourd’hui, le réchauffement climatique, le changement des saisons avec des pluies torrentielles etc.

Théophile Yimgaing Moyo fait savoir que l’instance qu’il dirige « ne demande qu’à jouer son rôle dans la conception des villes qui revêtent une sociologie, une politique et une économie urbaine qu’il faut prendre en compte. »

« Nous ne pouvons assumer aucune responsabilité car nous n’avons pas le pouvoir régalien, notre rôle est le conseil. » indique le président de l’ordre national des urbanistes du Cameroun qui regrette que « la crise du logement est aujourd’hui la conséquence directe de la construction des habitats précaires dans les zones interdites et à hauts risques. »

« Comment les autres ont fait pour ne pas avoir les crises de logement comme Cuba ? Tant que nous allons construire des villes de profits et inégalitaires qui sont à l’origine des maux, les problèmes vont demeurer et la loi du nombre aidant, sera à l’origine des émeutes tôt ou tard. » poursuit-il.

Le président de l’ordre national des urbanistes du Cameroun a profité pour relever en outre quelques incongruités qui suscitent de nombreuses interrogations.

Comment comprendre que les zones à hauts risques ne sont pas répertoriées dans notre pays ?

 Comment comprendre que les dépôts pétroliers soient en pleine agglomération ?

Les stations-services côtoient les zones à fortes concentrations, les constructions dans les marécages et sur les flancs de montagne comme la zone de Mbankolo et du Mont-Fébé.

« Si on veut nous entendre qu’on nous fasse appel sinon nous irons tous à la catastrophe. Si rien n’est fait le pire est à venir, nous allons droit dans le mur. » lance Théophile Yimgaing Moyo.

Clément NOUMSI

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