Hommage à Elisabeth BENKAM: Allocution du Président de la section SNJC – Centre
C’était ce Samedi 11 Mai 2019 à Bapa, lors des obsèques de la camarade Présidente du Conseil Syndical du SNJC (Syndicat National des Journalistes du Cameroun).
C’était ce Samedi 11 Mai 2019 à Bapa, lors des obsèques de la camarade Présidente du Conseil Syndical du SNJC (Syndicat National des Journalistes du Cameroun).
La douleur est encore forte dans nos cœurs, la tristesse perceptible sur nos visages depuis l’annonce de la disparition de notre camarade. Tragédie qui entraîna avec elle vers l’au-delà, la camarade Elisabeth Benkam. Dans ce tunnel que représente la mort, tant redoutée sur la terre. Et qui place l’homme dans un voyage vers l’inconnu.
Rupture brutale, déchirure des cœurs avec les vivants, vers cette voie terrifiante, passage obligé de tout être.
La mort se présente toujours à notre soi spirituel comme une libératrice et une amie. Une tragédie et une délivrance, d’une vie perdue et retrouvée.
Un profond sommeil, où chaqu’homme voit toute sa vie passée se dérouler devant lui dans ses plus minimes détails. Pendant un court instant, l’ego personnel devient un avec l’ego individuel et omniscient. Mais cet instant suffit pour lui montrer tout l’enchaînement des causes qui ont opéré sa vie durant. Il se voit et se comprend alors tel qu’il est, dépouillé de tout masque flatteur et affranchi de ses propres illusions. Il déchiffre sa vie en spectateur qui contemple d’en haut l’arène qu’il quitte; il sent et reconnaît la justice de toute la souffrance qu’il a subie. Cela arrive à tout le monde, sans exception.
Des hommes très bons et très saints peuvent voir non seulement la vie qu’ils quittent mais même plusieurs existences antérieures où avaient été produites les causes qui les firent tels qu’ils furent dans la vie qui vient de se terminer. Ils reconnaissent la loi de karma dans toute sa majesté et dans toute sa justice.
La mort est un sommeil. Après la mort, commence, devant les yeux spirituels de l’âme, une représentation qui se déroule selon un programme que nous avons appris et très souvent composé nous-mêmes inconsciemment : là se déploie, dans des faits vécus, la réalisation des croyances correctes, ou bien des illusions que nous avons nous-mêmes créées de toutes pièces.
Pendant chaque période l’ego omniscient comme il l’est per se, se revêt, pour ainsi dire, du reflet de la “personnalité” qui fut.
L’efflorescence idéale de toutes les qualités, ou attributs, de caractère abstrait, donc de nature impérissable et éternelle, s’attachent à l’ego après la mort. Il s’agit de qualités telles que l’amour, la miséricorde, l’amour du bien, du vrai et du beau, qui se sont toujours manifestées dans le coeur de la “personnalité” de son vivant.
Alors, pour la durée de cette période, l’ego devient la réflexion idéale de l’être humain qu’il fut la dernière fois sur terre, mais cette réflexion-là n’est pas omnisciente. La béatitude c’est totale. C’est l’oubli absolu de tout ce qui a causé de la souffrance ou du chagrin dans l’incarnation passée. L’être vit entouré de tout ce à quoi il a vainement aspiré et en compagnie de tous ceux qu’il a aimé sur terre. Les plus ardents désirs de son âme se trouvent comblés.
Elisabeth ainsi, tu vécu ta vie pendant plus de 5 décennies. Comment oublier ces mots plein d’attention lors de nôtre première rencontre il y a près de dix ans, dans ces bureaux de la Camair au terme d’un point de presse sur l’un des Dossiers sensibles et célèbres du temps que celui de ‘’Thierry Michel Atangana’’, qui aura connu l’issue qu’on lui connaît. Comment disais-je, ne pas me souvenir, de cette délicatesse dont tu fis montre au terme de cet échange avec la Presse, telle une mère, une grande sœur, tu m’appellas en dernier après tout les autres confrères, me parlant avec douceur de la situation de la presse camerounaise, du combat du Syndicat National des Journalistes du Cameroun, que je découvrais, avec ce sourire qui accompagnait régulièrement chacune de tes prises de paroles. M’invitant par la même occasion à me syndiquer et à y rejoindre les rang. Chose que je fis juste 1 an plus tard. Comment oublier nos visites aux confrères et amis à la Prison Centrale de Kodengui, où tu étais devenu le laissé-passer de la Presse. Tant ton visage innocent était connu de ce côté.
Avant de nous quitter ce Mardi noir du 23 Avril 2019 à l’hôpital Obstétrique de Ngousso, à l’issue d’une intervention chirurgicale, les paroles de cet appel, quelques temps avant ton entrée au bloc, raisonnent encore dans mon esprit. Tant ils étaient loin de prédire le pire ! Me disant « Président, faut rassurer les autres camarades qui appellent et qui s’inquiètent, ça va aller! Mais n’oublies néanmoins pas d’appeler de temps en temps et prendre de mes nouvelles, mes téléphones seront ouverts et entre les mains de ma sœur. Jusqu’à ce que j’apprenne, à l’autre bout du fil que tu t’en es allée, tel un voleur.
Tu t’en vas , non sans avoir passé une existence de béatitude sans mélange, qui est la récompense des douleurs que tu as endurées pendant la vie.
Ton sourire, tes plaisanteries, tes anecdotes et ton parfum de bonne humeur nous manqueront Elisabeth, au sein de cette section du Centre, dont tu as été le principal artificier.
Va et reposes en Paix, dans ta dernière demeure. Ce mouvement syndical triomphera. Tu laisses une section Centre debout, une Section Centre qui vit, une Section Centre qui surmontera les challenges de son temps, une Section qui survivra à tous les vents de contestations, à toutes les tempêtes, valeureuse camarade combattante!
Parceque la Solidarité qui y a été impulsée transcendera toutes velléités et considérations.
Le Président de la section SNJC – Centre, Thierry Eba.