C’est le constat fait hier 08 mars 2022 à Yaoundé dans les rues et les débits de boissons, à l’occasion de la Journée Internationale de la Femme au Cameroun.
Les femmes du Cameroun se sont jointes au reste de la communauté internationale pour célébrer la 37ème édition de la journée internationale de la femme le 08 mars 2022. Après le défilé au boulevard du 20 mai, en présence du ministre de la promotion de la femme et de la famille(MINPFF), Mme Marie Thérèse ABENE ONDOA, représentante personnelle de la première dame Chantal Biya, qui n’a pas pu assisté à la grande parade cette année.
JIF : les femmes célèbrent la journée dans les snacks
À part le défilé, certaines femmes se sont regroupées en association dans les rues et les débits de boissons. Tout commence à la montée Zoé sur l’itinéraire qui mène au carrefour Mvog Mbi. Sur place, même la fine pluie qui arrose la capitale politique, n’empêche pas certaines de montrer leurs marques de folies aux passants. Elles consomment de l’alcool et d’autres les cigarettes. Approché pour prendre les réactions relatives à la fête, elles refusent de dire le moindre mot aux journalistes.
D’ailleurs elles veillent à ce qu’aucune image ne soit prise, de peur de se retrouver sur les réseaux sociaux.Lorsque le premier délestage d’Enéo intervient, les femmes digèrent mal l’instant. Dans un bar situé à la montée Zoé à Yaoundé ou elles s’abritent, on peut entendre : « C’est quel manque de respect ça. Enéo ne peut pas nous empêcher de danser ce soir. Même avec les téléphones on va éclairer les Snack ». Voilà l’image qu’une catégorie de femmes renvoie à la Journée Internationale de la Femme.
JIF : les robes vendues le jour de la fête au prix cadeau
JIF : les robes vendues le jour de la fête au prix cadeau
Deuxième arrêt, marché Mvog Mbi. Sur les lieux, les commerçants qui n’ont pas pu écouler leurs marchandises avant la fête, réduisent les prix des robes du 08 mars. Vendues entre 10.000F et 6000F avant la fête, les femmes se procurent les robes à 2500F et 3000F. Leur objectif est de se déchainer les heures qui suivent dans les snacks. En chemin, on constate plusieurs dérapages. Des insultes entre les femmes, les bagarres, les comparaisons, bref ça va dans tous les sens.
Il est 18h30, nous sommes au quartier EKOUNOU, au lieu-dit deux chevaux. Les femmes ont investi le carrefour et les snacks bars. Certaines ne se séparent pas de leur bouteille de bière. Les femmes responsables se font accompagner par leurs maris. Ici, toutes tentatives de prise d’images se soldent par des injures de femmes mouillées par la sueur, qui de plus, refusent de s’exprimer à la presse. Elles dansent aux rythmes du Bikutsi, du Mbolé, du Bensikin, du Makossa. Certaines reprennent la musique de Ben Decca. Alors que d’autres mangent la viande grillée accompagnée d’une boisson fraîche.
Le temps s’arrête dans un snack à Ekounou lorsqu’une femme refuse d’obéir à son mari qui lui demande à 20h de rejoindre les enfants à la maison. Pour l’homme, demain est un jour de classe : « Même le 08 mars je ne peux pas m’amuser ? Tu ne pouvais pas rester à la maison parce que tu me contrôle je suis prisonnière ? Je ne rentre pas à 20h je veux encore danser ». Une situation qui a aboutie à la bastonnade. Par solidarité, une horde de femmes inconnues a investi la table du Monsieur, prononçant des paroles très dure à l’endroit de l’homme.
La 37ème édition de la Journée Internationale de la Femme 2022, s’est célébrée avec solennité au Cameroun. Elle a eu pour thème : « l’égalité aujourd’hui pour un avenir durable ». Un thème évocateur, qui devrait en principe permettre à la femme de prendre conscience dans la vie active, à fin de sortir du joug de l’infériorité dont elle fait face depuis la création de la terre.