JOURNÉE INTERNATIONALE DE LUTTE CONTRE LES MALADIES RARES : LE CAMEROUN ABSENT AU RENDEZ-VOUS MONDIAL DE LA RECHERCHE.
La 11ème édition de la journée internationale des maladies rares s’est célébrée ce 28 février 2018. Axée sur le thème : «La Recherche», une centaine de pays parmi lesquels une douzaine de pays africains (le Cameroun absent) se bat pour la cause. L’édition 2018 intervient dans un contexte où plusieurs camerounais sont évacués à l’étranger à la quête de la guérison.
La 11ème édition de la journée internationale des maladies rares s’est célébrée ce 28 février 2018. Axée sur le thème : « La Recherche », une centaine de pays parmi lesquels une douzaine de pays africains (le Cameroun absent) se bat pour la cause. L’édition 2018 intervient dans un contexte où plusieurs camerounais sont évacués à l’étranger à la quête de la guérison.
ZOOM SUR LE CAS DE SIMÉON Emmanuel TCHAMEU, JOURNALISTE, ÉVACUÉ AUX ÉTATS-UNIS DEPUIS 2016.
Agé de 36 ans, le jeune camerounais souffre d’une maladie rare appelée PHÉOCHROMOCYTOME : « C’est une tumeur au niveau de ma glande surrénale gauche, qui fabrique des hormones (catécholamines) et les rejette dans mon organisme en grande quantité sous forme de décharge brusque, parfois plus de dix fois supérieur au taux normal quand on est sous stress. Ceci provoque une hausse vertigineuse de la pression artérielle. J’ai été diagnostiqué positif à cette maladie pour la toute première fois quand j’étais en déplacement au Bénin pour un reportage ».
Suite à cette découverte en Octobre 2014, Siméon Emmanuel TCHAMEU, raconte-t’il, a fait le tour de plusieurs cliniques et hôpitaux, tout comme des spécialistes de renoms : « J’ai été rapatrié au Cameroun sur recommandations d’un compatriote Dr NZALI Archange qui était au CNHU de Cotonou, pour une prise en charge soit disant plus rapide. Il est d’ailleurs le tout premier (un envoyé de Dieu) à évoquer la piste d’une hypertension secondaire et à penser au Phéochromocytome.
Avec l’aide de l’ONG Esperanza-CADE, je suis arrivé à Douala, et j’ai été reçu par Dr DJOMOU NGONGANG Armel, cardiologue à l’hôpital Laquintinie. Il m’a diagnostiqué d’abord pour vérifier s’il n’y a pas eu d’AVC entre-temps parce que ma pression artérielle était à 260/160. Il m’a orienté vers certains de ses collègues à savoir: Dr Lombat pour l’échographie abdominale, Dr SALLAH (Urologue), Dr FONKOUA (Cancérologue), et plus de six autres spécialistes m’ont également consulté parmi lesquels Dr SIMO (Radiologue). Pendant tout ce temps, j’étais interné à la Clinique La Renaissance à Bonabéri. Après 4 mois de consultations, en janvier 2015, mon rapport médical est sorti et j’étais en instance d’évacuation sanitaire».
Malgré la renommée des spécialistes camerounais dans le domaine de la médecine, la solution au problème n’est pas trouvée, pas de médicaments ni de plateau technique suffisant pour la prise en charge d’une telle maladie au Cameroun: « J’ai continué à prendre 2 médicaments d’entretien Minipress et Verapamyl, que je trouvais uniquement à Pharmacie de Douala chez Dr Fadimatou et parfois j’attendais que l’on me ravitaille depuis la France. J’ai duré sous ces médicaments d’entretien pendant 19 mois, et cela me coûtait plus de 3.000 Fcfa par jour. Heureusement, une amie chère m’a aidé en m’achetant une bonne quantité depuis la Belgique pour couvrir les derniers mois avant l’évacuation ».
Pour l’évacuation sanitaire Siméon devrait trouver au minimum 16 millions de Fcfa: « forcément il fallait une opération au dessus du rein gauche, car n’ya pas encore de médicament pour soigner le Phéochromocytome. Quand je me suis renseigné, le plateau technique au Cameroun ne permettait pas de prendre en charge ce type opération chirurgicale parce que cela peut durer jusqu’à 10 heures de temps et il faut plusieurs spécialistes suffisamment entrainés au bloc opératoire », un récit des faits qui remonte en Février 2016.
ÉTAT ACTUEL DE SIMÉON EMMANUEL TCHAMEU.
En Mars 2016, grâce à l’opération « UN GESTE POUR SIMEON» lancée par l’artiste Sissi Malika sur les réseaux sociaux, l’employé de la chaîne de télévision Canal 2 Internationalà Bafoussam et à Bafang, est évacué vers les USA. Il a la chance d’être accueilli par la meilleure équipe de chercheurs de référence mondiale.
La première opération qui a eu lieu en Mai 2016 n’est pas concluante. Suivra une deuxième en Octobre de la même année, avec des résultats toujours non concluants. Après un contrôle effectué en fin Janvier 2017, les médecins ont constaté la présence d’un nodule et se réservent de parler de la nature. Il est donc prévu une troisième chirurgie ouverte (dite très risquée) qui nécessite un monitoring pour voir le moment le moins dangereux pour la pratiquer : « Des échantillons ont été prélevés pour études scientifiques dans 2 laboratoires distincts afin de mieux statuer sur mon cas. Les résultats ne sont pas toujours à ma disposition jusqu’à présent. Je continue à faire des examens de surveillance régulièrement. L’origine de mon mal est inconnue d’après les médecins. C’est très difficile de vivre dans l’incertitude; abandonné à soi-même. Mais je fais confiance à l’équipe de chercheurs qui m’encadre. Si Dieu le veut, ils trouveront au moins une piste de solution; pourquoi pas une solution définitive. Je saisis cette occasion pour remercier tous ceux qui de loin ou de près me soutiennent dans cette épreuve », souligne le malade.
Actuellement, le jeune compatriote espère toujours une aide de son Cameroun natal à travers son Ministre de la santé qui jusqu’ici ne s’est pas encore manifesté depuis son cri de détresse dans les antennes de Canal2 International le 29 Février 2016.
À l’occasion de la journée mondiale consacrée aux maladies rares, le camerounais déplore l’absence de son « vert-rouge-jaune » qui aurait été néanmoins moralement d’un grand soutien pour lui et tous les camerounais souffrant d’une maladie rare, pense-t’il.
Toute âme de bonne volonté désireuse de lui venir en aide peut le faire en consultant la page Facebook « UN GESTE POUR SIMEON », en effectuant une contribution par GoFundMe, ou en échangeant directement avec lui par e-mail (emsitchameu@live.fr). À noter que Siméon Emmanuel TCHAMEU est chef d’une famille avec 2 jeunes enfants qu’il a laissé au Cameroun.