L’Adamaoua aux prises avec l’insécurité, le gouverneur rassure Ngan-ha

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Depuis plusieurs années, la région de l’Adamaoua, au Cameroun, fait face à une montée préoccupante de l’insécurité. Cette situation, marquée par des assassinats ciblés et des enlèvements fréquents, a plongé la population dans la terreur. Les autorités, conscientes de la gravité de la situation, ont décidé de prendre des mesures concrètes pour rétablir l’ordre.


Ngan-ha : épicentre de la violence

La localité de Ngan-ha, située à environ 75 km de Ngaoundéré, est particulièrement touchée par cette insécurité grandissante. Les habitants de cette zone vivent sous la menace constante de groupes armés qui n’hésitent pas à recourir à la violence pour obtenir des rançons. Les chefs traditionnels de la région sont devenus des cibles privilégiées, plusieurs d’entre eux ayant déjà été assassinés. Ces attaques, souvent brutales, ont alimenté un climat de peur au sein de la population locale.

L’origine de l’insécurité

Les autorités attribuent cette montée de l’insécurité à la pression militaire exercée dans le département du Mayo-Rey par le Bataillon d’Intervention Rapide (BIR). Pour échapper aux opérations militaires intensifiées dans cette région, les criminels se sont réfugiés dans l’Adamaoua, et plus particulièrement à Ngan-ha, où ils ont établi une nouvelle base arrière. Cette migration des malfaiteurs a fait de la localité un foyer d’insécurité, entraînant des tensions croissantes et une aggravation de la violence.

La réponse des autorités locales

Pour répondre à cette situation alarmante, le gouverneur de la région de l’Adamaoua, Kildadi Taguieke Boukar, a pris l’initiative de se rendre à Ngan-ha. Son objectif principal : rassurer les habitants et renforcer la coopération avec les forces de l’ordre. Lors de sa visite, plusieurs mesures ont été annoncées pour contenir cette vague de criminalité :

  1. Renforcement de la coopération entre la population et les forces de sécurité : Le gouverneur a insisté sur l’importance d’une étroite collaboration entre les citoyens et les forces de maintien de l’ordre, appelant les habitants à signaler toute activité suspecte.
  2. Campagne de sensibilisation : La population locale a été encouragée à rester vigilante et à dénoncer les comportements suspects. Les autorités ont insisté sur le rôle crucial de chaque habitant dans la lutte contre l’insécurité.
  3. Récompense financière : Afin de motiver la population à participer à la lutte contre le crime, une prime de 500 000 francs CFA sera versée à toute personne fournissant des informations permettant d’appréhender les auteurs de ces crimes.
  4. Équipement des comités de vigilance : Les comités de vigilance, formés localement, joueront un rôle majeur dans la surveillance des zones touchées. Ces comités bénéficieront du soutien de la sénatrice Rougayatou Asta Djoulde épse Issa, qui s’est engagée à fournir des équipements pour renforcer leur efficacité.

Un appel à la vigilance

Lors de son discours, le gouverneur Kildadi Taguieke Boukar a exhorté la population à ne pas céder à la peur, mais à faire preuve de vigilance et à collaborer pleinement avec les forces de l’ordre. Il a également réitéré la détermination des autorités à tout mettre en œuvre pour restaurer la sécurité dans la région. « La sécurité de l’Adamaoua est une priorité et nous ne reculerons devant rien pour la garantir », a-t-il affirmé.

Un défi de longue haleine

La situation sécuritaire dans l’Adamaoua reste critique et nécessite une action concertée de la part des autorités et de la population. Si les mesures prises semblent prometteuses, le succès de ces initiatives dépendra de la coopération active de tous. En parallèle, il sera essentiel d’examiner les causes profondes de cette insécurité, telles que le manque d’opportunités économiques, pour apporter des solutions durables.

La région de l’Adamaoua traverse une période difficile, mais les efforts conjoints des autorités et des citoyens laissent espérer un retour progressif à la paix et à la stabilité.