Le Botswana, premier producteur mondial de diamants en valeur, se montre prudent dans son examen de l’entreprise HB Antwerp. Le pays aspire à conclure un accord pour détenir une participation de 24 % dans le capital du négociant belge, a annoncé lundi le président Mokgweetsi Masisi.
Le Botswana a entamé des négociations pour acquérir des actions du producteur de diamants HB Anvers, selon les déclarations du président. En mars, alors qu’il était en pleines négociations pour un nouveau contrat de vente avec De Beers, le Botswana avait annoncé un accord avec HB Antwerp. Cet accord visait à faire du Botswana un actionnaire de la société belge, fournissant ainsi 10 % de la production de diamants bruts à la société publique Okavango Diamond Company (ODC) sur une période de cinq ans. Cependant, en septembre, des irrégularités financières ont été évoquées lorsque Lucara Diamond (LUC.TO) a annulé son accord de vente avec le négociant belge de pierres précieuses. En 2020, HB et Lucara avaient conclu un premier accord de vente de diamants, prolongé en 2022 pour une durée de 10 ans.
Le président Masisi a déclaré lors d’un discours sur l’état de la nation que le processus de diligence raisonnable légale et commerciale était en cours pour finaliser l’accord. En septembre, après la rupture des liens entre Lucara et HB Antwerp, le président a indiqué lors d’une conférence de presse que le pays réévaluerait l’accord proposé pour déterminer sa position future. Il considère que l’accord avec HB Antwerp confère au Botswana une position en aval dans l’industrie du diamant. « HB nous donnait l’occasion d’obtenir ce que nous n’avions jamais eu de notre partenaire De Beers, et c’est pourquoi nous étions prêts à prendre le risque avec une allocation de 10 % de l’approvisionnement en ODC », a souligné Masisi en septembre. En juin, l’unité De Beers du Botswana et Anglo American (AAL.L) ont conclu un accord de vente de dix ans, augmentant la part de l’ODC dans la production de Debswana de 25 % à 30 %, pour atteindre 40 % dans cinq ans, et finalement 50 % à la fin du contrat.
Rappelons que le Botswana, pays d’Afrique Australe, pourrait facilement passer pour un modèle de réussite économique sur le continent africain. Il a bâti son avenir sur une administration démocratique, stable, compétente et peu corrompue selon Transparency International qui le classe régulièrement comme le pays le moins corrompu d’Afrique, a une gestion prudente et un sous-sol riche en diamants. Troisième producteur mondial et riche en minéraux tels que le cuivre, le nickel, mais aussi en charbon et pétrole. Ce pays, qui lors de son indépendance en 1966 était l’un des vingt-cinq plus pauvres du monde, se classe désormais parmi les plus prospères du continent. Il s’agit du seul pays au monde qui a pu afficher, lors de la période 1970-2000, une croissance annuelle moyenne de près de 9 % ; il est en outre le seul pays avec le Cap-Vert en 2007, les Maldives en 2011 et les Samoa en 2014 à être sorti du groupe des pays les moins avancés, en 1994. En 2022, le Botswana est classé en 86e position pour l’indice mondial de l’innovation.