LE MANIOC : UNE CULTURE DE VALEUR DANS L’AFRIQUE CENTRALE

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Avec une production de plus de 40 millions de tonnes par an en Afrique centrale, le manioc nourrit un demi-milliard de personnes dans la zone subsaharienne. Il se consomme des feuilles à la racine et donc le manioc a un fort potentiel pour contribuer à la suffisance alimentaire dans la région.

C’est une opportunité de pouvoir industrialiser les produits dérivés. En plus, pour une denrée qu’on peut cultiver et transformer dans n’importe quel endroit, ce sont des emplois qui pourraient en découler. Une réelle valeur ajoutée, seulement la filière se heurte à d’énormes difficultés.

Le manioc est le 3e aliment riche en calorie après le riz et le maïs. C’est l’un des aliments les plus consommés en Afrique subsaharienne du fait de sa diversité de transformation et de sa culture aisée sur les sols généreux tout comme sur des sols peu fertiles.

Consommé sous forme de racine fraiche et produits bio-transformés, le manioc fournit une riche source d’énergie, de protéines, de vitamines et de minéraux à des millions de personnes, particulièrement dans les villes en croissance rapide de la région.

En République Démocratique du Congo, les tubercules de manioc fournissent plus de 60% de l’énergie journalière totale. Des pâtes alimentaires en passant par le jus de manioc, pour chuter sur les différents plats élaborés avec ses feuilles, le manioc n’a donc de limite que la créativité de ses consommateurs et de l’opportunité qu’offre le marché.

Selon la FAO, L’Afrique centrale fournit un tiers de toute la production agricole de manioc en Afrique. Les plus grands producteurs sont le Nigéria, le Ghana, la République Démocratique du Congo. Au Cameroun par exemple, le manioc est largement cultivé et récolté tout au long de l’année comme plante annuelle. Le pays consomme 60% des 5 millions tonnes qu’il produit par an, le tiers est destiné à la consommation animale. Ngoulémakong, une commune située à 170 km de Yaoundé au Cameroun, est l’un des principaux bassins de production du pays avec ses 7600 tonnes annuelles.

Potentiel économique du manioc

D’un point de vue commercial, le manioc a l’avantage d’être vendu des feuilles aux racines. Le tubercule compte une série d’applications industrielles qui lui confèrent un fort potentiel en matière de développement industriel rural et d’augmentation des revenus ruraux. Une fois transformés, les produits sont consommés dans les grandes villes sous forme de chikwangue,  bobolo, entre autre, et de plus en plus, ses dérivées sont convoités sur le marché international.

Elisabeth ATANGANA, présidente de la Plateforme Régionale des Organisations Paysannes d’Afrique Centrale (PROPAC) explique : « le manioc est une mine d’or qui peut fortement contribuer à réduire la pauvreté en Afrique subsaharienne, garantir des emplois pour les femmes et les jeunes et atténuer la dépendance excessive à l’importation agricole ».

Une approche que soutient ANANGA MESSINA, ministre délégué auprès du ministre de l’Agriculture et du Développement rural au Cameroun qui laisse entendre que, le manioc peut être utilisé dans les boulangeries, les brasseries, pour fabriquer l’amidon, le gari et beaucoup d’autres choses. Et tous les maillons de cette chaîne de valeur peuvent créer de l’argent et contribuer au développement durable de la région. Son vaste marché, offre de réelles opportunités.

« Le manioc est la culture agricole qui présente le plus grand potentiel de productivité et de création de valeur ajoutée », affirme Michael HAILU, le directeur du Centre Technique de Coopération Agricole (CTA), à l’ouverture du Forum Régional sur le Manioc en Afrique centrale   qui s’est tenu à Yaoundé au Cameroun du 06 au 09 décembre 2016.

La filière est donc finalement un véritable moteur de croissance pour la sous-région Afrique Centrale. A condition de capitaliser son potentiel et d’inclure les jeunes et les femmes, en particulier, qui représentent 90% des producteurs du manioc.

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