Le gouvernement camerounais a mis fin aux rumeurs persistantes concernant la santé du président Paul Biya, 91 ans, en affirmant que ce dernier est en bonne santé. Cette déclaration, faite mardi dernier, visait à apaiser les inquiétudes qui ont circulé dans les médias et sur les réseaux sociaux, alors que le président n’avait pas été vu en public depuis son retour de Pékin début septembre.
Des rumeurs démenties par le gouvernement
René Sadi, porte-parole du gouvernement, a qualifié les spéculations sur la santé de M. Biya de “pure fantaisie”. Il a souligné que le chef de l’État camerounais n’avait aucun problème de santé et qu’il avait pris quelques jours pour une visite privée en Europe après sa participation au Forum de coopération Chine-Afrique à Pékin. Cette absence prolongée, notamment lors d’un sommet international en France la semaine dernière, avait alimenté les spéculations sur l’état de santé du président.
Appels à la transparence de la part de l’opposition
Plusieurs partis d’opposition et groupes de la société civile avaient exprimé des préoccupations concernant la santé et la localisation exacte du président, demandant une mise à jour officielle sur son état. Ces demandes sont apparues dans un contexte de tensions croissantes au Cameroun, un pays marqué par des crises sécuritaires dans les régions anglophones et par la menace persistante de Boko Haram dans le nord.
En réponse à ces préoccupations, M. Sadi a indiqué que le président rentrerait prochainement dans le pays. Cette clarification vise à rassurer une population dont l’inquiétude grandit face à l’absence prolongée de leur dirigeant.
Un climat politique incertain
La situation politique au Cameroun reste fragile, avec une guerre sécessionniste dans les régions anglophones qui a fait des milliers de morts, et une insurrection active de Boko Haram dans la partie septentrionale du pays. En outre, l’absence de Paul Biya sur la scène publique, combinée à l’absence d’un plan de succession clair, a nourri l’incertitude sur l’avenir du pays.
Sous le règne de M. Biya, qui est au pouvoir depuis 1982, le Cameroun n’a connu que deux présidents depuis son indépendance de la France et de la Grande-Bretagne au début des années 1960. Cette longue période de stabilité politique sous la direction de M. Biya a aussi été marquée par des critiques concernant la gouvernance et la gestion des crises internes.
Quelles perspectives pour l’après-Biya ?
Le Cameroun, producteur majeur de cacao et de pétrole, est aujourd’hui confronté à une situation politique et économique complexe. “Personne ne s’est préparé à la suite des événements. Nous ne savons pas ce que serait le Cameroun sans Paul Biya”, a confié un ministre africain sous couvert d’anonymat. Cette déclaration reflète l’incertitude politique qui plane sur le pays.
Les observateurs craignent que l’absence d’un plan de transition ou de succession formalisé puisse exacerber les tensions internes, alors que la population exprime un désir croissant de réformes et de changements après plus de quatre décennies de leadership sous M. Biya.
L’avenir du Cameroun en question
Alors que le président s’apprête à rentrer au pays, l’attention reste concentrée sur les prochaines étapes de sa présidence et la manière dont il pourrait gérer les crises actuelles. Avec un mandat en cours et une scène politique en constante évolution, le Cameroun pourrait entrer dans une phase cruciale de son histoire politique.
Les prochaines semaines seront déterminantes pour évaluer les réponses du gouvernement face à la pression croissante des citoyens et de la communauté internationale.