Les églises de réveil sont aussi victimes du COVID-19. Certains lieux de cultes ont été vidés pour respecter les mesures barrières et cela pèse lourd sur les “leaders de ces églises”. En effet, ces pasteurs “envoyés de Dieu” comme ils se décrivent généralement, sont touchés économiquement par cette pandémie. Les églises vides, les paniers des quêtes le sont également et les recettes de ces chapelles sont nulles depuis plusieurs mois.
Des “prophètes” des églises de réveil ont décidé de s’adapter à la situation. Certains, dans le strict respect des mesures barrières notamment la distanciation sociale et les attroupements interdits à plus de 50 personnes, ont opté pour le numérique. En effet, les réseaux sociaux sont aujourd’hui utilisés par beaucoup d’entre ces “hommes de Dieu” pour passer leur message. Ils utilisent ainsi des Directs sur Facebook et des réunions via l’application Zoom pour toujours rester en contact avec les fidèles. Après les cultes où des centaines de personnes sont généralement connectées, les leaders de ces églises devenues virtuelles par contrainte, exhortent les fidèles à donner leurs dîmes. Cela se fait par des transferts d’argent dans les comptes Mobiles Money des pasteurs. Ceux-ci ne manquent pas de rappeler pour convaincre certains septiques que c’est pour le bien de l’église et le développement de la communauté.
À côté des “pasteurs” qui se sont adaptés à la situation avec le numérique, il y en a qui n’ont rien changé à leur habitudes. Dans une églises située au quartier Ekounou, dans le 4e arrondissement de la ville de Yaoundé, le pasteur David reçoit quotidiennement moins de 30 fidèles par célébration. En dépit de la distanciation sociale qu’il ne respecte pas dans le petit espace qu’il occupe dans son domicile, il estime que le culte fait physiquement est très important parce que cela favorise selon lui “la manifestation du Saint Esprit”. Il déclare aussi ne pas avoir les moyens pour se procurer les appareils nécessaires pour des cultes en ligne.
Parmi les fidèles de ces églises, certains continuent à aller dans les lieux de cultes car selon eux, le remède du COVID-19 viendrait de là. D’autres sont confinés à la maison et préfèrent suivre les célébrations en ligne, chacun selon ses moyens.
Le 16 mai dernier, le pasteur Franklin NDIFOR AFANWI, ancien candidat aux élections présidentielles de 2018, est décédé des suites de CORONAVIRUS. Les fidèles de son église située à Douala ont envahi sont domicile après avoir eu vent du décès de leur “prophète”. Ces fidèles ont bloqué tout le quartier en chantant des cantiques et implorant Dieu de ressusciter leur pasteur. Il a fallu l’intervention des forces de maintien de l’ordre pour faire sortir le corps du défunt de son domicile.
Plus de 6 millions de personnes sur près de 25 millions d’habitants que compte le Cameroun, sont adeptes des églises de réveil. La plupart des “hommes de Dieu” espèrent que cette pandémie à CORONAVIRUS disparaisse pour que leurs activités reprennent normalement.