Malgré une situation sécuritaire encore délétère dans certains pays de la sous-région, les dirigeants de la zone CEMAC viennent de décider à l’unanimité de rendre effectif, l’arrêté sur la libre circulation des personnes et des biens. Cette décision changera certainement beaucoup de choses aux yeux de nombreux experts notamment sur le plan touristique.
A compter du mois d’Octobre 2017, tous les habitants des six pays de la zone CEMAC à savoir, le Cameroun, le Gabon, le Tchad, le Congo, la Centrafrique et la Guinée-Equatoriale, pourront désormais circuler librement sans besoin de visas et ce pour des séjours ne dépassant pas les trois mois. Cette décision a été rendu publique par l’ensemble des pays membres de cette communauté économique il y a quelques jours. L’arrêté qui avait pourtant été pris en 2013, tardait encore à entrer en vigueur à cause de certaines conditions que posaient encore la Guinée-Équatoriale et le Gabon.
Cette décision qui a été rendue publique il y a quelques jours, fait déjà des heureux au sein des différents pays membres. Les commerçants par exemple estiment que de nouvelles opportunités s’offrent à eux avec cette nouvelle dynamique; ce qui naturellement est de nature à faciliter les échanges et peut être à booster le développement économique de la sous-région CEMAC. Pour les leaders d’opinion, cette situation changera beaucoup de chose sur les plans économique, social, culturel et Touristique.
Qu’est ce qui va changer au niveau touristique avec l’entrée en vigueur de cette décision des chefs d’Etat de la zone CEMAC?
C’est la question posée à un expert du management du tourisme durable. La réponse est formelle aussi bien pour ce dernier que pour les autres acteurs qui ont réagi à cette sortie. “Nous allons désormais assister à une croissance importante dans le secteur du tourisme” déclare Tom Hurier Directeur de Jumia Travel, leader panafricain du voyage en ligne. Selon ce manager, les chiffres du tourisme pourraient doubler d’ici les 2 prochaines années avec cette entrée en vigueur de cette décision.
Les chiffres actuels indiquent que les pays de la zone CEMAC ne sont pas les exemples en matière du tourisme. Le Cameroun qui occupe la pôle position, présente les données ci-après: 560 milliards de recettes touristiques en 2016, contribution du tourisme au PIB de 3.1%, plus de 140 000 emplois créés dans le secteur et surtout plus d’un million d’arrivées de voyageurs dans le pays l’année dernière. Ces chiffres sont loin d’être satisfaisants surtout lorsqu’on regarde chez nos voisins de l’Est qui affichent des données incroyables: le Kenya par exemple.
Selon les portes-paroles de ces différentes nations, Il s’agit d’une phase test pour évaluer les comportements des usagers. car avec cette ouverture des frontières, il est à redouter un certain nombre de facteurs pouvant entraver ou alors porter atteinte à l’intégrité même des Etats concernés; il s’agit ici :
• Sur le plan sécuritaire, des risques liés au terrorisme; car il est à noter que la sous-région vit ces dernières années sous la menace permanente de la secte islamique Boko Haram, donc une exonération de visa donne l’occasion à tout le monde d’aller et venir en toute liberté, une fois détentrice d’un passeport valide en zone CEMAC.
• Sur le plan économique, on assistera certes à un accroissement des échanges dans la sous-région; mais il est important de toujours avoir à l’esprit qu’un Etat n’a pour seul objectif dans les relations international, la préservation de ses intérêts. Donc, on pourrait assister à des bouleversements économiques en faveur de X ou de Y. Aussi celles des entreprises à faible potentiel économique court un risque de cannibalisation par celles qui viendront des pays voisins; dans le seul but d’inonder le marché local de leurs produits.