L’OIM salue l’intégration des migrants de retour au Cameroun : Un modèle pour l’Afrique subsaharienne

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Le Cameroun confirme sa position de leader en Afrique subsaharienne dans la réinsertion des migrants de retour. L’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) a exprimé son admiration pour l’approche inclusive et novatrice du gouvernement, saluant un engagement présidentiel fort en faveur de la migration régulière et du développement communautaire.

Une reconnaissance historique et une première continentale

À la suite de la 53e Fête de l’Unité célébrée le 20 mai 2025, Mounouna Foutsou, Ministre de la Jeunesse et de l’Éducation Civique (MINJEC), a reçu Abdel Rahmane Diop, Chef de Mission de l’OIM au Cameroun. Ce dernier a chaleureusement salué l’implication du gouvernement camerounais, en particulier l’intégration des migrants de retour au sein du carré des défilants lors de la parade nationale – une première en Afrique au sud du Sahara.

« C’est la première fois qu’un pays donne une telle visibilité aux migrants de retour, » a déclaré Abdel Rahmane Diop, appelant à pérenniser cette avancée.

Cette initiative répond directement aux appels du Président Paul Biya, formulés dans ses messages à la jeunesse les 10 février 2024 et 2025, en faveur d’une meilleure inclusion de la diaspora et de la régularisation des parcours migratoires.

Migration et jeunesse : vers une politique nationale intégrée

L’OIM s’est également félicitée de l’intégration explicite des problématiques migratoires dans la révision en cours de la Politique Nationale de la Jeunesse. Cette orientation stratégique s’aligne avec l’agenda Jeunesse, Paix et Sécurité et comprend la conception d’une politique migratoire nationale. À cet effet, un financement de 10 millions d’euros a été mobilisé pour un plan migratoire à 360°, couvrant aussi bien les départs, les retours que l’intégration sociale et économique.

Des initiatives concrètes et un accompagnement structuré

Le programme Pari-Jedi, coordonné par Anselme Epoko Epoko, a déjà permis à plus de 10 000 jeunes migrants de retour de bénéficier d’un accompagnement global :
• Formations professionnelles
• Réarmement civique et moral (REAMORCE)
• Soutien psychosocial
• Financement de projets générateurs de revenus

Le dispositif repose sur une synergie institutionnelle entre le MINJEC, le MINAS, le MINREX, le FNE, et l’Union européenne.

Un défi budgétaire en toile de fond

Malgré les résultats probants, l’OIM a exprimé une inquiétude croissante concernant la réduction des financements américains, ce qui pourrait compromettre certaines interventions régionales. Abdel Rahmane Diop a toutefois assuré que les opérations essentielles seront maintenues. En réponse, le ministre Mounouna Foutsou a affirmé la volonté du gouvernement de renforcer ses engagements et de pérenniser les acquis.

Un message de paix, de développement et d’inclusion

Les “cafés de la migration régulière”, initiés au Cameroun, ont inspiré des pays comme le Brésil. Cette approche humaniste et inclusive, valorisant les apports des diasporas dans la stabilité et la croissance, positionne le Cameroun comme un modèle régional.

« Le Cameroun ne fait pas de la migration un problème, mais un levier de transformation sociale et économique », résume un expert du MINJEC.

Par sa politique audacieuse et inclusive, le Cameroun redéfinit la gestion de la migration en Afrique. En assurant la visibilité, la formation et l’insertion des migrants de retour, le pays bâtit un modèle transposable à d’autres contextes subsahariens. Une stratégie que l’OIM entend valoriser à l’échelle continentale.