Batouri, le lundi 27 novembre 2023, a vécu une journée sans l’habituel vrombissement des motos. Les conducteurs ont décidé de faire grève, suscitant ainsi l’intervention du préfet de la KADEY pour apaiser leur colère croissante.
Au lever du jour, les habitants de la ville centenaire ont éprouvé des difficultés à trouver rapidement une moto en circulation, le moyen de locomotion le plus utilisé dans l’interurbain. La principale avenue de la cité était bloquée dès 6 h 30 par des taximen qui protestaient contre ce qu’ils considéraient comme des tracasseries policières. Absalou, jeune conducteur de moto, explique : “On arrête nos motos sans crier gare. Nous sommes fouillés, nous et nos passagers. On ne sait plus s’il s’agit de contrôles routiers ou de braquage. Nous sommes mis en cellule, et nos passagers avec nous.” Les jeunes taximen, ulcérés par ce qu’ils perçoivent comme un abus d’autorité de la part des forces de maintien de l’ordre, ont donc organisé ce mouvement d’humeur.
Informé de la situation, le préfet de la Kadey, Djadai Yakouba, est descendu immédiatement sur le terrain. Une réunion, rassemblant les responsables des Forces de maintien de l’ordre, les présidents des différents syndicats des mototaxis, et les taximen, a été convoquée à la place des fêtes, attirant une foule importante.
Après avoir écouté attentivement les différentes parties, l’autorité administrative a pris des mesures fortes pour apaiser les tensions. Tout en rappelant que le métier de taxi moto est noble, et après avoir condamné vivement le blocage de la voie publique, Djadai Yakouba a ordonné la libération immédiate de tous les taximen interpellés. Les motos peuvent sortir de la fourrière sur présentation des pièces justificatives, et les contrôles des motos dans les préventions routières ainsi que les tracasseries aux barrières des Forces de maintien de l’ordre ont été levés.
Par ailleurs, Djadai Yakouba a rappelé aux taximen moto que le port du chasuble, le permis de conduire, la carte grise, et l’impôt libératoire seront exigibles à partir de janvier 2024. Tous ont donc un mois pour se conformer.
Sous des salves d’applaudissements et des parades dans la ville, les taximen moto de la cité centenaire ont exprimé leur appréciation envers l’action de l’autorité administrative, tout en promettant de tout faire pour se conformer à la réglementation en vigueur. Espérons simplement que ces derniers tiendront parole.