Les fêtes de fin d’année constituent incontestablement le baromètre idéal pour juger de la capacité du Cameroun à lutter contre la pandémie du Coronavirus. Dans quelques heures, ils seront des milliers à se retrouver dans des snacks et night-clubs pour des réjouissances populaires, sans aucune mesure barrière.
« Même si le variant Omicron n’est pas encore présent sur le triangle national, le variant Delta reste toujours une menace permanente à la santé publique », selon les déclarations du Ministre de la Santé Publique. Dr MANAOUDA Malachie, lors d’une conférence à Yaoundé vendredi 17 Décembre 2021, attirait ainsi l’attention des populations sur les dangers auxquels elles s’exposeraient, du fait du relâchement des précautions face à la menace Covid-19.
C’est sous la contrainte de l’administration que nombres de ces snack-bars ont par le passé installé des kits anti-covid 19 dans leur enceinte, même si de nos jours, les quelques-uns qui s’y trouvent encore n’y sont que pour remplir des formalités.
Interrogé sur cette attitude de négligence des mesures barrières, Clément ATENGA, infirmier à l’Hôpital de District de la Cité des Palmiers à Douala estime que « ce sont les effets mois désastreux de la maladie dans notre pays qui donnent l’impression qu’elle n’existe pas. En réalité, le covid 19 est bien là. Nous avons diagnostiqué et traité plusieurs cas. Ce n’est pas parce que les morts ne se comptent pas par milliers comme ailleurs, qu’on va se dire que ça ne nous concerne pas ».
Depuis la survenance de la maladie en fin d’année 2019 et la découverte des cas au Cameroun à partir du premier trimestre 2020, toutes les cérémonies publiques à l’instar de la Fête de la Jeunesse, la Journée Internationale de la Femme et la fête de l’Unité, ont été annulées au motif de la menace covid.
Même le match Cameroun-Mozambique, comptant pour les éliminatoires de la Coupe du Monde Qatar 2024, s’est disputé à huis-clos au stade de Japoma à Douala. Une aire de jeu, qui avait pourtant abrité par le passé, les rencontres du Championnat d’Afrique des Nations CHAN, avec la présence des spectateurs sur les gradins.
Une chose est évidente que dès 19 heures 00 ce 24 décembre 2021, les salles de dance et autres points de divertissement seront bondés de monde ; tous engagés dans des scènes de spectacle endiablé. La distanciation sociale et les mesures barrières ne seront pas au rendez-vous, dans un contexte de précarité sanitaire, qui donne lieu à toute possibilité de propagation de la maladie.
Des images et des scènes de lièce populaires qui, certainement, contribueront à renforcer l’opinion de la Fifa et des entraineurs des clubs européens, toujours réticents quand-à la participation à la CAN de leurs joueurs d’origine africaine, dans un pays où le protocole sanitaire contre la pandémie suscite encore beaucoup d’interrogations.