Suite à une évasion échouée, un affrontement a eu lieu entre prisonniers et gardiens du centre pénitentiaire de Bafoussam ce mardi 19 septembre 2017.
Il est environ 7h 10 ce matin du 19 septembre 2010, nous raconte le portier du poste de police de la prison centrale de Kouogouo, lorsque les détenus de cette institution pénitentiaire préparent une évasion genre prison break. C’est alors qu’ils distraient l’attention des geôliers à travers un vol organisé dans le magasin de vivres frais et l’intrusion dans le quartier féminin de l’autre. Pendant ce temps, les autres s’attellent à défoncer la première porte qui mène vers l’extérieur, la fenêtre du régisseur est également cassée. L’imprévu c’est l’alerte d’un détenu qui crie à l’évasion. La zone est rapidement quadrillée, s’en suivent les tirs à balles réelles et à l’issu de l’affrontement, le présumé meneur passe de vie à trépas.
MOUVEMENT D’HUMEUR À LA PRISON ANNEXE.
Dans l’incapacité de poursuivre l’évasion, les détenus de la prison annexe (quartier des détenus de renom), quartier surnommé Afrique du Sud s’emparent rapidement du cadavre, le passe par la toiture de la cuisine pour le confisquer dans leur zone, bloquent les accès principaux et créent un mouvement d’humeur pour exprimer leur colère suite au décès de l’un des leurs.
Le gouverneur de la Région de l’Ouest, AWA FONKA Augustine, rendu sur les lieux aux environs de 8h est obligé d’emprunter l’accès secondaire au mirador pour entrer en négociations avec les manifestants. Une occasion pour ceux-ci de relever leurs mauvaises conditions de détention (la surpopulation carcérale) et d’égrainer un chapelet de doléances.
Au bout de trois heures, les négociations n’aboutissent pas d’où les mesures répressives et dissuasives pour récupérer le corps entre les mains des détenus.
PORTRAIT DU PRISONNIER ABBATTU, PRESUME MENEUR DE L’EVASION.
Il s’appelait NANA Patrick alias MPIEUMEU NANA Patrick, âgé de 29ans (né le 04 juin 1988 à Bafoussam). Jadis laveur de véhicule dans sa ville natale, il est incarcéré Le 13 avril 2016 pour vol de moto et défaut de carte d’identité. Récemment à l’ouverture de son procès, le défunt plaida coupable devant le juge et demanda que son jugement soit reporté pour lui permettre de mieux préparer sa défense, une doléance validée par le juge.
SITUATION TENDUE A LA PRISON CENTRALE DEPUIS QUELQUES JOURS.
Le 12 septembre dernier, Gaspirine MAGNE, la mère d’un détenu lui rend visite avec des poissons frais congelés à l’intérieur desquels on découvre du TRAMOL, comme justification, elle déclare avoir été piégée par son fils qui l’a imploré de récupérer ce paquet chez un ami. Elle est donc interpellée et placée en garde à vue pour tentative de trafic de TRAMOL à la prison centrale de Bafoussam.
Les prisonniers en manque de stupéfiants sont alors incontrôlables depuis lors. À noter que la feuille de route de NYANGHANG TCHUISSE, régisseur du centre pénitentiaire de Bafoussam lors de sa prise de fonction en 2015, était axée sur la lutte contre le chanvre indien et autres stupéfiants. Une action souvent poussée jusqu’à la fouille chez les geôliers.
MESURES SECURITAIRES PRISES A L’ISSU DE CETTE SITUATION.
Après que la situation ait été maitrisée et le cadavre cheminé à la morgue de l’hôpital régional de Bafoussam, le gouverneur a convoqué son État-major pour une réunion de crise. Au terme du conclave de 45mn environ, des mesures sécuritaires pour renforcer celles déjà en place ont été prises. Au moment où nous quittions les lieux, les techniciens étaient à pied d’œuvre pour remplacer les ouvertures défoncées.