L’ONG note que c’est depuis les années 1980, que la presse critique et indépendante est menace et fait l’objet de menaces et de représailles systématiques.
Les cas Pius NJAWE, fondateur du quotidien Le Messager, Amadou VAMOULKE, ancien Directeur général de la CRTV, Ahmed ABBA, correspondant de RFI, Samuel WAZIZI, sont entre autres des raisons qui ont déterminées Reporters Sans Frontières (RSF) à identifier dans son classement publié il y a quelques jours, le président de la République, Paul Biya, comme l’un des « prédateurs de la Liberté de presse » dans le monde.
Selon le rapport de cette ONG, « Du fondateur du journal Le Messager Pius NJAWE, figure pionnière du journalisme indépendant au Cameroun, à l’ancien directeur général de la radiotélévision publique camerounaise Amadou VAMOULKE, qui détient le record de la détention provisoire, tous les journalistes qui ne s’alignent pas sur la ligne du régime subissent les foudres de ce dernier ».
Il ajoute : « Ceux travaillant sur les sujets les plus sensibles, comme la lutte contre le terrorisme ou la crise des régions anglophones, sont particulièrement exposés. Accusé de “non dénonciation d’acte de terrorisme”, le correspondant de RFI Ahmed ABBA a retrouvé la liberté fin 2017 après deux ans et demi de détention arbitraire. Deux ans plus tard, son confrère Samuel WAZIZI, accusé de complicité avec le mouvement sécessionniste, est mort dans des conditions très suspectes alors qu’il était détenu depuis quelques jours par des militaires », rapporte RSF.
RSF note que le Cameroun dispose d’un cadre légal faisant partie des plus répressifs en Afrique subsaharienne. Ainsi, écrit-il, « Le cadre légal, qui figure parmi les plus répressifs de l’Afrique subsaharienne, participe aussi à ce système de prédation. Lorsque la loi offre des dispositions protectrices, comme une durée limitée pour la détention sans jugement, elle est régulièrement contournée. La loi antiterroriste de 2014 est souvent utilisée pour détenir arbitrairement des journalistes, régulièrement accusés de ne pas être des patriotes s’ils critiquent les autorités. En 2017, le porte-parole du gouvernement avait donné cette définition très restrictive de la liberté de la presse, qui n’existe que lorsqu’elle ne menace pas les intérêts et la survie du régime».