L’insécurité qui en découle plombe de nombreux secteurs d’activités, à l’exemple de l’approvisionnement en poteaux en bois pour le transport et la distribution de l’électricité.
S’exprimant en guise de plénière spéciale à l’Assemblée nationale sur « la problématique de l’accès à l’électricité et à l’Eau », plénière tenu le lundi il y a une semaine, Gaston ELOUNDOU ESSOMBA, ministre de l’Eau et de l’Énergie (Minee), indique que le parc national actuel des supports pour le transport et la distribution de l’électricité est évalué à 1 300 000 poteaux en bois. Mais fait-il observer, 60% de ce parc est vétuste et ne peut être renouvelé.
« (…) étant entendu que les champs d’eucalyptus, qui se situent principalement dans la région du Nord-Ouest, sont difficiles d’accès en raison de l’insécurité qui règne, rendant de ce fait cette ressource rare », a expliqué ELOUNDOU ESSOMBA. « (…) Aussi, assiste-t-on à une chute régulière de ces poteaux du fait de leur vétusté, mais également des intempéries », poursuit-il.
Comme on le sait, les deux régions anglophones du pays sont en proie à un conflit armé alimenté par les séparatistes qui revendiquent l’indépendance de ces régions. L’insécurité qui en découle plombe de nombreux secteurs d’activités, à l’exemple de l’approvisionnement en poteaux en bois pour le transport et la distribution de l’électricité.
En outre, dans la région du Nord-Ouest, 54 transformateurs sont défectueux, le réseau électrique est aussi plombé par les chutes fréquentes de poteaux et l’insécurité qui contribue « au déficit énergétique » dans la région. Par conséquent, sur 1034 localités, 624 sont non électrifiées.
S’agissant du Sud-Ouest, la région compte 545 transformateurs, dont 90 en panne, 22 en arrêt et 433 fonctionnels. Cependant, « le nombre total des transformateurs susmentionnés n’est pas exhaustif, les enquêteurs n’ayant pas pu accéder dans les localités de la région, du fait de l’insécurité », précise le ministre.
Ailleurs dans la région de l’Extrême-Nord, signale le Minee, l’insécurité causée par la secte terroriste Boko Haram n’arrange pas la situation. En cause, explique-t-il, du fait de cette insécurité, les équipes d’Eneo ne se rendent plus dans les localités situées le long de la frontière avec le Nigeria, soit une dizaine de localités. C’est la raison pour laquelle l’arrondissement de Guidiguis subit l’interruption du courant électrique pendant plusieurs jours après la chute d’une quarantaine de poteaux sur la ligne Moyenne tension (Maroua-Mindif-Lara-Guidiguis) sur plus de 60 km.
