La Cicam a deux usines non fonctionnelles à Douala depuis deux semaines. Cet arrêt est dû à la suspension de l’approvisionnement en énergie par ses partenaires, qui lui réclament d’énormes factures impayées.
À cause des arriérés de paiement de 630 millions de Francs Cfa, Gaz du Cameroun (GDC), filiale locale du Britannique Victoria Oil & Gas (VOG), a suspendu les livraisons de gaz à la Cotonnière industrielle du Cameroun (Cicam). Aussi, le concessionnaire du service public de l’électricité, Eneo, accumule aussi auprès de cette entreprise publique des factures de plus d’un milliard de Francs Cfa.
Ainsi, depuis le 21 juillet 2021, deux usines de la Cicam à Douala ne fonctionnent plus. Elles sont à l’arrêt à cause de cette suspension de l’approvisionnement en énergie. Selon un cadre de la Cicam, qui explique les implications de cet arrêt des activités dans les usines de Douala, « Il sera difficile de payer les salaires dans le contexte actuel ».
S’il en était encore besoin, cela vient mettre en exergue les problèmes que traverse la Cicam depuis un moment. Il faut dire que malgré la signature en 2015, d’un contrat-plan de 13,2 milliards de Francs Cfa avec l’État, unique actionnaire, la Cicam peine à se relancer. Cette situation est entre autres, due à l’invasion du marché local du textile par les importations et les produits de contrebande.
En effet, fleuron de l’industrie textile dans la zone Cemac il y a encore quelques années, la Cicam ne contrôle aujourd’hui plus qu’à peine 5% du marché local. Une dégringolade due aux tissus en provenance de la Chine et des pays de l’Afrique de l’Ouest, notamment du Nigeria. Cette concurrence des tissus souvent issus de la contrebande, a eu un impact négatif sur les finances de la Cicam. Selon les états financiers officiels, cette société d’État affiche des pertes cumulées de 13,4 milliards de Francs Cfa sur la période 2018-2020, avec un pic de 5,3 milliards de Francs Cfa pour la seule année 2018.