SOCIÉTÉ : RÉDUIRE LES VIOLENCES ET LES PRATIQUES SOCIO-CULTURELLES NÉFASTES AU CAMEROUN

C’EST L’OBJECTIF VISÉ PAR L’ « ASSOCIATION POUR LA PROMOTION DU DÉVELOPPEMENT » (APDEL) AU MOMENT DU LANCEMENT EXTERNE DU PROJET « INITIATIVES COMMUNAUTAIRES DE LUTTE CONTRE LE MARIAGE ET LE HARCÈLEMENT SEXUEL DES ENFANTS DANS LES RÉGIONS DU CAMEROUN : OUEST, NORD-OUEST ET CENTRE », TENU LE MARDI 19 FÉVRIER DERNIER À BAFOUSSAM.

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C’EST L’OBJECTIF VISÉ PAR L’ « ASSOCIATION POUR LA PROMOTION DU DÉVELOPPEMENT » (APDEL) AU MOMENT DU LANCEMENT EXTERNE DU PROJET « INITIATIVES COMMUNAUTAIRES DE LUTTE CONTRE LE MARIAGE ET LE HARCÈLEMENT SEXUEL DES ENFANTS DANS LES RÉGIONS DU CAMEROUN : OUEST, NORD-OUEST ET CENTRE », TENU LE MARDI 19 FÉVRIER DERNIER À BAFOUSSAM.

Le harcèlement sexuel et le mariage des enfants connaissent une proportion alarmante dans notre société. Ces pratiques néfastes constituent des formes de violation des droits humains. Les données déjà collectées sur le terrain dans le cadre de ce projet révèlent que dans le Noun, 68,75% des personnes interrogées vont en mariage précocement. Ce taux est de 16,67% dans la Lékié. Dans la Menoua, on note un taux de 43,75% d’enfants en couple. 50% d’enfant dans la Mezam ont eu ce même traitement. Dans le Mfoundi et dans la Mifi, l’enquête présente des taux 11,11% et de 15,38% respectivement.

Dans les établissements scolaires, le harcèlement sexuel sur apprenants reste plus élevé dans les départements de la Menoua (53,95%), de la Lékié (48,68%) et de la Mifi (42,10%). Dans le Mfoundi et dans le Noun, les taux sont de 53,52% et de 15,79%.

L’atelier de lancement externe du projet de lutte contre le mariage et le harcèlement sexuel des enfants est axé sur la mobilisation communautaire, la protection des survivants et l’insertion socio-économique des ménages à risques de mariage des enfants. Les acteurs clés du processus à savoir les acteurs de la société civile, des autorités traditionnelles, religieuses, politiques, les acteurs de la chaîne de l’éducation et de la chaîne administrative visent à échanger sur le niveau d’avancement du projet et de partager les premiers enseignements tirés. Face à cette situation, le constat fait état de ce que les victimes ont de moins en moins accès à la justice.

« APDEL mène depuis plusieurs années des actions de lutte contre les violences basées sur le genre. Nous avons déjà beaucoup travaillé sur les questions de harcèlement sexuel et puis durant nos activités, nous nous sommes rendus compte que sur le terrain, ce phénomène aboutissait au mariage des enfants. C’est la raison pour laquelle, nous avons voulu introduire aussi la problématique du harcèlement sexuel dans la lutte que nous menons déjà contre les violences basées sur le genre d’autant plus que nous savons qu’au Cameroun, il y a beaucoup de pratiques néfastes et puis le contexte aussi de pauvreté fait que de plus en plus, les jeunes filles en fait sont exposées à ce phénomène », justifie Odile Dongo, présidente exécutive d’APDEL.

« Ce projet a été sélectionné dans le cadre d’un appel à proposition. On avait justement visé  les droits des enfants mais aussi le droit à la justice. On a eu 94 propositions. Nous nous sommes rendu compte qu’APDEL avait évoqué le problème de harcèlement sexuel et du mariage précoce. C’est très répandu au Cameroun. On a trouvé l’approche communautaire était pratiquement la bonne pour attaquer ce problème. L’Union Européenne appui toutes les initiatives qui travaillent sur la lutte contre les violences basées sur le genre. Jusqu’à là, nous sommes satisfaits du bon travail qui est fait sur le terrain. Ce n’est pas évident de travailler dans les trois régions concernées par le projet notamment à cause des problèmes sécuritaires. Je pense effectivement que nous saluons l’initiative de travailler dans les établissements scolaires surtout, car on pense que c’est là que les problèmes sont les plus graves. Travailler avec les élèves, les enseignants, les parents, je pense que pour nous, c’est la question clé. Nous faisons un cofinancement. La contribution de l’Union Européenne est de  300000 Euros dans ce projet », confie Ann-Charlotte Sallmann, Chargée de programme à l’Union Européenne.  

Ce projet dénommé « être une fille est un droit » est cofinancé par l’Union européenne et APDEL. Il va à terme aboutir à un plaidoyer pour l’adoption du code de bonne conduite contre les violences sexuelles dans les établissements scolaires et la prise en compte du mariage des enfants et du harcèlement sexuel en milieu scolaire dans les révisions des plans communaux de développement.

Camer Press Agency

 

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