TENSIONS EN GUINEE-BISSAU : ÉCHANGES DE COUPS DE FEU APRES LA LIBERATION DE DEUX MINISTRES PAR LA GARDE NATIONALE

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Des éléments de la garde nationale bissau-guinéenne ont libéré dans la nuit du jeudi au vendredi deux membres du gouvernement qui étaient en garde à vue. Des échanges de coups de feu ont ensuite éclaté avec les forces spéciales, selon des sources militaires et du renseignement.


Les deux membres du gouvernement, le ministre de l’Économie et des Finances, Souleiman Seidi, et le secrétaire d’État au Trésor public, Antonio Montero, avaient été convoqués jeudi matin par la justice avant d’être placés en garde à vue.

La police judiciaire a interrogé les deux hauts responsables pendant plusieurs heures sur un retrait de dix millions de dollars des caisses de l’État, ont déclaré des sources militaires et de renseignement sous couvert d’anonymat pour des raisons de sécurité.

Souleiman Seidi avait été interpellé lundi par des députés sur ce retrait lors d’une séance à l’assemblée nationale. Il avait alors affirmé que ce retrait était légal et destiné à soutenir le secteur privé national.

Les sources militaires et du renseignement indiquent que les forces spéciales sont intervenues contre la garde nationale après plusieurs tentatives de médiation infructueuses. Il s’en est suivi un échange de tirs avant le retour au calme.

Dans un document produit par le vice-chef d’état-major, le général Mamadù N’kuma, l’armée assure la population du retour à la normale de la situation, appelant ainsi la population à rester calme pour permettre aux marchés et aux établissements commerciaux de poursuivre leurs activités sereinement.

La Guinée-Bissau, petit pays de l’Afrique de l’Ouest, souffre d’une instabilité politique chronique et de coups de force depuis 1974, date de son indépendance, le plus récent étant celui de février 2022.

En septembre 2023, le président Embalo avait nommé deux généraux, Tomas Djassi et Horta Inta, respectivement chef de la sécurité présidentielle et chef d’état-major particulier du président de la République. Ces deux postes prévus dans l’organigramme officiel n’étaient plus pourvus depuis plusieurs décennies.

Ce renforcement de la sécurité présidentielle intervient alors que les coups d’État et les tentatives de coup d’État se multiplient en Afrique, notamment au Gabon, au Mali, au Burkina Faso, au Niger, soulevant à nouveau le débat sur les motifs de la recrudescence de ces coups d’État militaires en Afrique.