La tontine, un système d’épargne rotatif pratiqué par des groupes de personnes, est devenue monnaie courante en ligne, notamment sur les réseaux sociaux tels que Facebook et WhatsApp, au Cameroun et particulièrement à Yaoundé. Malgré son objectif d’aider les participants à économiser pour des projets, elle expose également à des risques d’arnaque. Plongeons dans cet univers où l’anonymat peut côtoyer la confiance, malgré les risques encourus.
Assise derrière son ordinateur, Ndjoumou, femme d’affaires et gestionnaire expérimentée de tontines depuis deux décennies, nous accueille avec un sourire chaleureux. Organisatrice de diverses tontines sur les réseaux sociaux depuis 2004, elle offre aux souscripteurs une gamme variée de montants, allant de 100 000 à 10 millions de F CFA.
L’avènement des réseaux sociaux, notamment Facebook et WhatsApp, a considérablement élargi sa base de souscripteurs. Chaque nouvelle offre est annoncée via des publications sur ses comptes, suscitant l’intérêt des potentiels participants qui la contactent en privé pour s’inscrire. Ces derniers sont ensuite ajoutés à des groupes WhatsApp correspondant à leurs choix de prises.
Les tontines en ligne ne se limitent plus aux liquidités ; de plus en plus, elles impliquent des biens matériels tels que des perruques, des téléphones portables, des terrains ou des appareils électroménagers.
Olivia Olga et son amie Ida, assistant dans un institut de beauté en ligne, organisent également des tontines en ligne portant sur des articles variés. Elles lancent leurs offres à travers des groupes Facebook dédiés, bien que les risques d’escroquerie soient en augmentation.
Pour contrer ces risques, Ndjoumou et Ida ont mis en place des stratégies de sélection rigoureuses pour leurs souscripteurs. Ndjoumou, par exemple, privilégie les personnes qu’elle connaît ou qu’elle considère comme sérieuses, tandis qu’Ida mène des enquêtes préliminaires sur chaque nouveau membre.
Malgré ces précautions, les cas d’arnaques persistent. Ida en est une victime, ayant été bloquée et escroquée par une promotrice malveillante. Face à de telles situations, de nombreux participants décident de se retirer de ces pratiques risquées.
Pour limiter ces risques, Ndjoumou suggère que les organisateurs de tontines aient des sources de revenus alternatives pour éviter les tentations liées à la gestion de l’argent des autres. De plus, la Brigade Centrale de Lutte contre la Cybercriminalité intervient pour protéger les parties prenantes et sensibiliser le public sur les dangers potentiels.
En conclusion, bien que la pratique de la tontine en ligne offre des opportunités de gain, elle expose également à des risques d’escroquerie. Les participants sont encouragés à exercer une vigilance accrue et à vérifier la légitimité des initiateurs avant de s’engager dans de telles activités.
