UNIVERSITÉ DE DSCHANG : GRANDE CONFÉRENCE : LA PROBLÉMATIQUE DU DÉVELOPPEMENT AU CENTRE DES DÉBATS
CETTE THÉMATIQUE A ÉTÉ AU CENTRE D’UNE CONFÉRENCE ORGANISÉE DANS CETTE INSTITUTION UNIVERSITAIRE LE 9 JANVIER 2019. UNE CONFÉRENCE QUI A EU POUR POINT D’ORGUE LA DÉDICACE DE L’OUVRAGE COLLECTIF : « LES GRASSFIELDS DU CAMEROUN : DES FONDEMENTS CULTURELS AU DÉVELOPPEMENT HUMAIN », PUBLIÉ EN 2017 AUX ÉDITIONS CENTRE INTERNATIONAL DE RECHERCHE ET DE DOCUMENTATION SUR LES TRADITIONS ET DES LANGUES AFRICAINES (CERDOTOLA).
CETTE THÉMATIQUE A ÉTÉ AU CENTRE D’UNE CONFÉRENCE ORGANISÉE DANS CETTE INSTITUTION UNIVERSITAIRE LE 9 JANVIER 2019. UNE CONFÉRENCE QUI A EU POUR POINT D’ORGUE LA DÉDICACE DE L’OUVRAGE COLLECTIF : « LES GRASSFIELDS DU CAMEROUN : DES FONDEMENTS CULTURELS AU DÉVELOPPEMENT HUMAIN », PUBLIÉ EN 2017 AUX ÉDITIONS CENTRE INTERNATIONAL DE RECHERCHE ET DE DOCUMENTATION SUR LES TRADITIONS ET DES LANGUES AFRICAINES (CERDOTOLA).
La question du développement est une problématique en actualité au sein des différents acteurs sociaux. Dans un contexte marqué par des luttes de reconnaissance des dynamiques sociales, la communauté universitaire de Dschang à travers la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines scripte l’horizon en inscrivant cette thématique au centre une débat scientifique. Avec plusieurs communautés linguistiques et culturelles, l’intellectuelle pense que la promotion de nos différences reste un facteur de développement.
« Vous savez que la diversité linguistique marche avec la diversité culturelle. La langue n’est que l’expression de la culture. Et la culture, c’est la vision que la population a du monde. Nous pensions qu’avec la diversité linguistique, chacun devrait rester dans son milieu atteindre le développement. On a la technologie qui est là mais c’est dans des langues étrangères et très peu de gens ou je peux même dire que les gens n’ont près que pas la maîtrise. Tout simplement parce que c’est dans les langues étrangères. Si on avait cette technologie dans nos langues, on pense que le développement économique et sociale pourrait aller plus rapidement », soutient le Prof. Anne Marie DongoSemengue, linguiste camerounaise et représente du CERDOTOLA.
Pour le Professeur Beban Sammy Chumbow, président de l’académie africaine des langues (ACALAN) par ailleurs président du conseil d’administration de l’Université de Dschang, la diversité est une valeur ajoutée.
« Nous sommes dans un pays où la diversité est réalisée et attestée : linguistique, ethnoculturelle, religieuse. Aujourd’hui, nous avons eu une occasion d’aborder la question de la diversité ethnolinguistique et ethnoculturelle. Nous pensons que dans un pays aussi diversifié comme le nôtre, la diversité se trouve être un bien. Si nous voulons construire une nation pluraliste, un pays uni dans la diversité, nous devons d’abord connaitre la valeur de la diversité et la faire valoir en construisant les ponts de l’entende entre diverses communautés ethnolinguistiques de notre pays. Chacun de nous a une responsabilité, un devoir de bien contribuer au projet du vivre-ensemble. Nous voulons dire que la cohésion sociale doit être l’objet principal de chacun et que l’Etat a sa responsabilité dans cette construction de la Nation pluraliste et nous citoyens, avons cette responsabilité également ».
Toutefois, le problème des luttes de reconnaissances des dynamiques sociales semblent compromettre cette construction sociale. « Les problèmes que nous avons maintenant c’est que chaque communauté ethnolinguistique a son identité propre. Et il y a l’identité nationale que nous devons construire. Et pour construire celle-ci, nous devons être sensibles à la nécessité de bien connaître l’autre qui diffère de moi et accepter qu’il apporte quelque chose de neuf qui s’ajoute à ma valeur. Ainsi, j’ai l’opportunité d’apprendre quelque chose de celui qui est différent de moi en le connaissant. Pour y arriver, nous insistons sur la tolérance. Cependant, elle ne peut réussir que lorsqu’il y a des éléments de compréhension mutuelle. Nous devons faire un engagement pour connaître l’autre culture, l’autre personne pour que nous puissions vivre ensemble et éviter des situations où l’ignorance de l’autre crée un soupçon. Le soupçon peut engendrer la peur. La peur peut amener des tensions et les tensions peuvent nous conduire vers des conflits. Ces derniers génèrent la guerre. La guerre commence toujours par la situation de manque de compréhension, de connaissance de l’autre. Nos communautés ethnolinguistiques ont la responsabilité de garder leur identité culturelle qui est une richesse mais nous avons aussi la responsabilité de construire l’unité nationale à partir de nos identités personnelles avec cette ouverture, cette tradition de tolérance appuyée par la compréhension mutuelle, la connaissance de l’autre », signale le Prof. Beban Sammy Chumbow.
Cette conférence était axée sur « Diversité linguistique et culturelle, dynamiques sociales et problématique de développement au Cameroun ».
Il s’agit ici de l’acte 1 des grandes conférences à l’Université de Dschang pour cette année académique. Un accent a été mis sur la question du patrimoine culturel et linguistique au Cameroun comme une donnée majeure qui intéresse à la fois théoriciens, décideurs et acteurs de développement. Cette conférence a connu la dédicace de l’ouvrage collectif « les grassfields du Cameroun : des fondements culturels au développement humain » publié en 2017 aux éditions centre international de recherche et de documentation sur les traditions et des langues africaines, CERDOTOLA. Cet ouvrage est placé sous la co-direction de Zacharie Saha et de Jean Romain Kouesso.
Cet accompagnement du CERDOTOLA s’inscrit dans le cadre de « la promotion et la sauvegarde des langues. On essaie de le faire dans les pays spécialement de l’Afrique centrale et de l’Afrique de l’Ouest où nous sommes sollicités. Nous recueillons des données sur le terrain qu’on essaie de formaliser. Nous avons une archive numérique où elles sont sauvegardées. Cette archive nous permet de prendre toutes les données qu’on peut trouver sur toutes les langues et cultures. Ces données numérisées sont utilisables par tout le monde », précise Anne-Marie NdongoSemengue.