La mauvaise gouvernance qui règne à l’université de Yaoundé I et surtout la malversation dans la distribution de milliers d’ordinateurs “don spécial” de Paul Biya, sont la cause de cette mésentente entre le recteur et le doyen de la Faculté de Sciences.
Un audit conduit par le vice-recteur chargé du contrôle interne et de l’évaluation a fait le constat d’un « vol sans effraction d’ordinateurs ayant nécessité l’implication de nombreuses complicités estudiantines et de responsables de la faculté de sciences », a révélé le recteur, Maurice Aurélien SOSSO, la semaine passée, dans une interview accordée au quotidien Mutations.
En effet, une affaire de vol de plusieurs centaines d’ordinateurs offerts dans le cadre du don spécial de 500 000 ordinateurs du président de la République à la communauté estudiantine agite l’université de Yaoundé I depuis plusieurs semaines.
Selon le Pr SOSSO, l’audit met principalement en cause le doyen, Jean Claude TCHOUANKEU. « Quant à la culpabilité présumée ou non du doyen, malgré le constat du laxisme et de négligence avéré dans la gestion du stock d’ordinateurs, seule l’enquête judiciaire en cours nous permettra de faire manifester la vérité », insiste le recteur.
En attendant, le recteur invite le doyen à lui « faire parvenir, dans les meilleurs délais, le rapport détaillé de la gestion de l’opération de distribution des ordinateurs, en y faisant ressortir notamment le nombre d’ordinateurs reçus, distribués, restants, éventuellement égarés ou volés, tout en décrivant les circonstances de cette disparition ou de ce vol ainsi que les dispositions prises en lien avec la hiérarchie ».
Au regard de cette situation préoccupante, le recteur a invité le doyen, « à une révision » de son comportement afin d’y remédier et d’améliorer la gouvernance.Car, le vol d’ordinateurs n’est pas seul facteur qui pollue les rapports entre le recteur et le doyen de la faculté de sciences de l’université de Yaoundé I.
Il y a aussi la gouvernance académique jugée chaotique de la faculté des sciences. « Votre manière de servir suscite quelques interrogations quant à votre volonté à mener à bien la mission de diriger la faculté de sciences », lit-on dans une correspondance adressée il y a un mois au doyen, par le recteur.
Le Pr SOSSO soutient que cet établissement de son institution constitue « une menace constante à la paix sociale ». Cette menace est entretenue par « des mouvements d’humeur réguliers des enseignants qui revendiquent le paiement de leurs primes et autres prestations académiques, le désordre caractérisé de la gestion des étudiants où l’approche tribale inhibe l’objectivité, le mérite et l’équilibre régional, gage de la paix sociale dans notre pays ».