VISITE DE L’AMBASSADEUR FRANÇAIS LGBT+ AU CAMEROUN: AUTRES PAYS, AUTRES MŒURS

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EKANGA EKANGA CLAUDE WILFRIED membre de la diaspora Camerounaise installé en France fustige la question homosexuelle . CAMER PRESS AGENCY s’intéresse à la question et vous livre l’analyse d’un homme à la plume pluridisciplinaire.


Cela fait une dizaine d’années que je vis en Europe, et la première chose que j’ai apprise lorsque j’ai posé mon pied en ces terres, ce fut cette célèbre phrase d’Ambroise de Milan, un évêque du IVe siècle : « À Rome, vis comme les Romains ; si tu vis ailleurs, vis comme on y vit ». Autrement dit, quand tu arrives là où l’homosexualité est universellement acceptée et où les personnes de même sexe peuvent se marier entre elles, conforme-toi aux lois locales et n’essaye pas d’imposer le mode de vie du pays dont tu viens. Car justement, tu n’es pas chez toi !

Et nous acceptons, nous vivons avec. Et nous n’avons aucune envie d’être taxés d’homophobes, alors que dans les faits, nous nous fichons royalement de ce que chacun fait de sa vie et de ses orifices.

Le souci avec les Européens, c’est que parmi tous les peuples de la Terre, ils ont toujours été le peuple le moins apte à accepter le mode de vie des autres. Ils nous demandent de faire comme les Romains à Rome, mais ne veulent pas faire comme les Eton à Batchenga ! Voilà pourquoi, sur la question ukrainienne par exemple, ils sont surpris de voir que la majorité des pays africains ne s’alignent pas derrière la position de L’OTAN. Car dans leur esprit, il n’existe qu’une seule vérité. Ils ne sont jamais parvenus à comprendre qu’il peut en exister plusieurs, chacune étant propre à son environnement. De tout temps, ils se sont persuadés que leur vision du monde est le baromètre ultime des valeurs, et ils ne réalisent pas qu’autrui peut les critiquer de la même façon qu’eux-mêmes critiquent autrui.

C’est pour ça que la France peut, sans sourciller, se permettre d’envoyer un ambassadeur des causes LGBTQ+ au Cameroun, sans chercher à savoir quelles sont les priorités actuelles de la société camerounaise (besoin d’autoroutes, d’infrastructures sanitaires, de libertés politiques, de transparence financière etc….). On appelle cela, un anachronisme diplomatique. Ou, tout simplement, un hors-sujet bilatéral.

MORCEAUX CHOISIS :

En un seul mandat, l’ex-président François Hollande a connu trois (03) femmes : Ségolène Royal, Valérie Trierweiler, et Julie Gayet, certaines en même temps que les autres (on se souviendra du fameux épisode du scooter). En outre dans les forums internet, vous entendez parler des choses de type : « polyamour » ou encore « union libre ». C’est-à-dire que des gens s’organisent pour avoir plusieurs partenaires, alors qu’ils sont déjà dans une relation « officielle ». Même le dernier des idiots comprend ici qu’il s’agit bien de polygamie voilée ! De plus, en Allemagne, les clubs échangistes connaissent un grand succès, et les couples s’y rendent pour justement… échanger leurs partenaires avec d’autres couples. Mais curieusement, les mêmes Européens, dans une hypocrisie qui ne dit pas son nom, vous expliquent encore aujourd’hui que la polygamie est une contre-valeur qui chosifie la femme. Ils ne veulent pas en entendre parler, et désignent l’Afrique comme un continent « arriéré » sur le plan de l’égalité.

Il ne peut exister de paix durable quand une seule partie du monde décide quelles valeurs doivent être « universelles », juste parce qu’elle les a adoptées chez elle, alors qu’il n’y a aucune raison d’accepter X tout en refusant Y. Aucun argument rationnel n’explique en quoi il serait problématique d’épouser deux femmes (voire deux hommes pour une femme comme chez les Maasai au Kenya) si tout le monde est consentant, tout en trouvant absolument normal qu’un homme se fasse pénétrer par un autre. Pourquoi l’un choque les Occidentaux et pas l’autre, alors que pour nous, c’est précisément le deuxième cas qui passe moins bien ? C’est un système de pensée unique (et ubuesque) organisé par les grandes puissances qui confondent avance technologique et monopole de la logique.

L’Union Européenne doit comprendre que non seulement les lois camerounaises condamnent l’homosexualité, mais (heureusement) dans les faits, beaucoup d’homosexuels vivent leur vie paisiblement au Cameroun, et la seule chose que leur demande la société en général, c’est de ne pas faire de leur nature (qui peut d’ailleurs être purement biologique, notamment à cause d’un faible taux de testostérone chez les hommes, d’où un caractère globalement efféminé) un objet de propagande et d’exhibition. Il y a une différence entre la tolérance et l’acceptation. Le Cameroun interdit l’homosexualité dans les textes, la tolère dans la pratique, mais sans toutefois l’accepter dans ses mœurs. Et dans l’absolu, n’a absolument aucune envie d’en faire un outil promotionnel, et ce encore moins sous la pression de pays qui n’ont pas les mêmes problèmes que nous.

La Coupe du Monde 2022 s’est déroulée au Qatar, et ce dernier a fait savoir explicitement qu’il ne  voulait aucun discours en ce sens sur son territoire. Cela a fort bien été respecté par ceux qui aujourd’hui, reviennent à la charge sur le Cameroun pour nous expliquer comment on doit vivre. En un mot, les valeurs dites « universelles » sont en réalité une question de rapport de force. Si vous êtes puissants (Russie, Arabie Saoudite, Chine, Qatar etc .. ), il n’y a personne qui viendra vous prophétiser son universalisme hypocrite. Ça ne fonctionne qu’avec les faibles enclos coloniaux, avec pour cobaye principal l’Afrique subsaharienne.

EN BREF :

Dites aux Français qu’au Cameroun, on a mille fois plus de chance d’être assassiné pour ses opinions politiques (Martinez Zogo, Rodrigue Ndagueho) ou de mourir sur les cordes de terre locales (Cabrel Nanjip, Françoise Foning) que  de mourir à cause de son orientation sexuelle. Le gouvernement camerounais est rempli d’individus accusés – à tort ou à raison – de pratiques homosexuelles, et on a même eu récemment quelques superbes images d’une partie de « ciseaux » impliquant une ancienne Lionne Indomptable. Tout ce beau monde est encore en vie. Mais Samuel Wazizi par contre a été découpé comme un veau et son cadavre jeté en brousse, toujours pas remis à sa famille.

Dans son livre « Du contrat social » écrit en 1762, le sociologue suisse Jean Jacques Rousseau définit un principe fondamental pour toute pratique : la volonté générale. Cela signifie que toute loi en cours dans un pays doit être en totale harmonie avec l’opinion publique majoritaire. Et sur ce cas-ci, l’immense majorité des Camerounais pense que les choses doivent rester ainsi, du moins pour le moment. Il est donc inutile de venir nous casser les oreilles avec des sujets loin d’être prioritaires chez nous. Netflix et Canal Plus font déjà un excellent boulot sur nos enfants nés en Europe. C’est suffisant pour l’instant.

Mardi 20 juin dernier, le footballeur international Kylian Mbappé a été aperçu à l’ambassade du Cameroun à Paris. Il est fort à parier qu’ils songent à se servir de son image pour faire mieux passer la pilule – ou le lubrifiant – dans l’esprit des plus jeunes, en organisant une descente prochaine du joueur sur les terres de son père. C’est la technique du fusible, ou de l’idiot utile. À l’époque coloniale, elle fut très efficace !