VŒUX DE NOUVEL AN 2024 AU MINRESI POUR UNE PRODUCTION DU BLÉ MADE IN CAMEROON : L’IRAD MET AU POINT 22 VARIETES DE BLE CLIMATO-INTELLIGENTES

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En quête d’autosuffisance et de promotion de la production locale de blé, l’Institut de Recherche Agricole et de Développement (IRAD), avec l’appui du ministère de la Recherche Scientifique et de l’Innovation, vient d’annoncer la mise au point de 22 variétés de blé spécialement adaptées aux 5 zones agro-écologiques du Cameroun.


Le défi ambitieux du ministère de la Recherche Scientifique et de l’Innovation consiste à encourager même le plus petit des agriculteurs, jusqu’aux régions les plus reculées du Cameroun, à cultiver du blé. Des champs expérimentaux ont été établis dans les régions du Nord, de l’Adamaoua (Wassandé), de l’Extrême-Nord, et de l’Ouest (Bangangté, Dschang, Foumbot, Batcham, et Bansoa).

La ministre de la Recherche Scientifique et de l’Innovation, le Dr Madeleine TCHUINTE, souligne l’importance de cette initiative pour créer de petites exploitations agricoles, principalement dans les zones rurales, afin de répondre aux besoins nutritionnels des familles. Malgré les défis liés aux ressources limitées, des efforts supplémentaires seront déployés pour stimuler la production locale de blé.

Selon le Pr Eddy Léornard NGONKEU, chercheur à l’IRAD, spécialiste en agriculture biologique et expert du blé, les variétés produites sont dépourvues de substances nocives telles que l’acide phytique et les précurseurs d’acrylamide, responsables de certains cancers et de cas d’appendicite associés à un mauvais gluten.

Actuellement, grâce à la recherche camerounaise, 22 variétés de blé climato-intelligentes capables de pousser sous des températures jusqu’à 25°C ont été développées. Ces variétés sont considérées comme climato-intelligentes, car elles sont précoces, résistantes aux maladies, à la sécheresse, et adaptées à l’acidité des sols camerounais.

Avant la guerre en Ukraine, le Cameroun importait environ 860 000 tonnes de blé par an, dépensant 152 milliards de francs CFA. Actuellement, avec une augmentation à plus d’un million de tonnes par an et des coûts s’élevant à 210 milliards de francs CFA, le Cameroun est confronté à une dépendance considérable. Cependant, le projet de production de blé à Wassandé, dans la région de l’Adamaoua, offre un espoir concret. L’IRAD, sous la supervision du ministère de la Recherche Scientifique et de l’Innovation, lance la production de semences de blé sur 200 hectares, visant une production de 200 000 tonnes par an. Cela ouvre la perspective de la première production nationale de farine de blé dès cette année.