À sept jours du scrutin sur la nouvelle Constitution au Tchad, les partisans du « oui » et du « non » défendent farouchement leurs positions, tandis que d’autres optent pour le boycott.
Alors que la dernière semaine de la campagne référendaire débute, la classe politique s’active avant le vote sur la nouvelle Constitution prévu le dimanche 17 décembre. À Ndjamena, ce week-end a été marqué par les meetings des différents partis politiques.
Les militants du Mouvement Patriotique du Salut (MPS), l’ancien parti au pouvoir, et des partis alliés soutenant la transition se montrent déjà certains de leur victoire. « Le camp opposé nous propose une division du Tchad. Nous allons au référendum pour dire ‘oui’, permettant ainsi aux gens de poursuivre rapidement la mise en place de l’ordre constitutionnel. Votez pour un Tchad uni et indivisible », a déclaré Mahamat Zen Bada Abbas, vice-président de la coalition en faveur du « oui » au référendum constitutionnel.
Cependant, cela n’entame en rien la détermination du camp du « non ». « La position de l’État unitaire a plutôt favorisé la formation de rébellions, de crises, de conflits intercommunautaires, de guerres. Et donc cela ne nous a pas favorisés. Nous appelons à voter ‘non’ contre la Constitution unitaire qui est proposée, car cette propagande antifédéraliste les avantage », estime Brice Mbaimon Guedmbaye, le coordinateur national.
Le texte, adopté en juin par le Parlement de transition, vise à rétablir l’ordre constitutionnel après la mort de l’ex-président Idriss Déby. Il reprend l’architecture consensuelle de la loi fondamentale de 1996 et promet une décentralisation avancée plutôt qu’un fédéralisme en réponse à la question centrale de la forme de l’État.
Pour le Groupe de Concertation des Acteurs Politiques (GCAP), une alliance qui prône le boycott, que l’on vote « oui » ou « non », cela ne changera rien au quotidien. « Assurons notre avenir en disant halte au référendum. Voter, c’est accepter de vivre sans développement économique. Il faut tout faire pour empêcher ce référendum », répète Nassour Ibrahim Koursami, président du parti Les Patriotes, membre du GCAP. Selon lui, les préoccupations des Tchadiens se situent ailleurs, notamment la fermeture des écoles depuis bientôt deux mois et la rareté croissante du carburant.