Véritable mammaire nourricière de l’humanité, la femme rurale se présente aujourd’hui comme la principale fourniture de la société en aliments nutritionnels. La quasi-totalité des produits alimentaires disponibles dans nos marchés urbains, constituent le fruit de leur dur labeur de chaque jour.
La femme tous les matins, est appelée à se lever en premier et se coucher le soir en dernier, assure par ailleurs le suivi permanent de sa famille, en plus d’être exposée aux multiples tracasseries du foyer.
Le 15 octobre 2021, comme chaque année depuis 1995, l’humanité célèbre la journée dédié à la femme rurale sous le thème : « Quelle opportunité pour l’autonomisation des femmes et filles vivant en milieu rural en période de crise sanitaire due au coronavirus ».
Au sein des collectivités rurales, l’évènement passe presque inaperçu. Les principales actrices que sont les femmes rurales, dans leur grande majorité, ignorent complètement la symbolique de cette journée à elles consacrée.
Le travail de la terre, l’élevage artisanal, la vannerie ou le petit commerce, occupe le quotidien de ces femmes qui se battent du jour au lendemain pour assurer la survie de leur progéniture. Dans leur quête effrénée de tous les jours, elles doivent affronter les affres des criquets pèlerins, des oiseaux pilleurs, des singes maraudeurs, du vent, de la sécheresse, des inondations, des charançons et même des rats.
Sur des sols appauvris et dépourvus de toute technique conventionnelle de régénération, elles se livrent au travail manuel de routine pour un rendement faible, à peine suffisant pour satisfaire la demande familiale. Face à l’augmentation progressive des prix des engrais chimiques, ces cultivatrices optent généralement pour les déchets ménagers et autre compost, moins chers et naturellement plus appropriés à la santé.
Les plus chanceuses rencontrent par ailleurs des difficultés liées à l’acheminement de leurs produits vers les centres urbains, les voies d’accès étant très mal entretenues, lorsqu’elles ne sont pas tout simplement inexistantes.
Des facteurs structurels, qui concourent à la détérioration d’une bonne partie des récoltes, au grand désarroi de ces seigneurs de la terre, qui ne tirent pas toujours meilleur profit de leur dur labeur acharné.
Dans certaines municipalités rurales, des campagnes de distribution des semences améliorées de céréales et autres boutures de manioc sélectionnés sont organisées au bénéfice des ménagères, en vue de booster leur production agricole.
La compagnie PROLEG SA, filiale du Groupe FOTSO basée à Bandjoun à l’Ouest du Cameroun distribue des semences de haricot vert aux femmes volontaires de la région, et revient racheter les produits à la récolte. Une politique d’accompagnement de ces dernières à l’agro-business locale.
Dans leur quête à l’autodétermination économique, les femmes rurales au Cameroun développent diverses stratégies pour améliorer leur condition, et c’est parfois en se constituant en Groupes d’Initiatives Communes GIC, qu’elles parviennent à accéder au financement des ONG et à l’appui du gouvernement via le FONADER.
C’est dans le village Ngat-Bene, département du Nyong-et-So’o, région du Centre, que Le Ministre de la Promotion de la Femme et de la Famille, Professeur Marie Thérèse ABENA ONDOUA a présidé la cérémonie de cette 25ième édition de la journée mondiale de la femme rurale.