À quelques mois du coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des nations 2022 au Cameroun, plusieurs axes routiers majeurs de la capitale économique se trouvent encore en piteux état. Au lieu d’y engager de vrais travaux de reprofilage, la Mairie de la ville procède plutôt au « pansement » de la chaussée.
Au moyen d’un camion Berne Yap, chargé de matériaux de construction, des agents de la mairie de la ville de Douala ont sillonné plusieurs axes routiers de la métropole économique, il y a quelques jours, pour essayer de remblayer les trous.
Le matériau usité était constitué de sable, gravier, ciment et un peu d’eau, préalablement composé à la base pour être tout simplement disposé sur différents points, où la route est endommagée.
Ce n’est pas la première fois que ce type de travaux soit effectué sur ces routes. « Comme ils ferment les trous, revenez après une semaine, vous allez confirmer. C’est chaque fois qu’ils font ça ; et quand la pluie tombe, ça emporte tout, de sorte que, si on te dit qu’on venait de fermer le trou là, tu ne pourras pas accepter », affirme un tenancier de kiosque de transfert d’argent, basé à proximité du pont Sic Cacao.
Pendant plus d’une demi-journée, ils ont mené cette tâche sur la chaussé, et dès le lendemain, après le passage d’une simple pluie, la route recommence à se détériorer.
En plus des tronçons de la route complètement dégradés, il existe sur la chaussée des trous qui datent de plus de sept ans, et certains conducteurs ont fini par s’y habituer. Claude FOKOU est taximan et maitrise tous les creux de l’axe Dokoti-Ecole Publique Deïdo. « Quand tu ne maîtrise pas la route, c’est là que ça devient dangereux. Parce que, quand je charge à Dokoti, je sais qu’il y’a un trou devant la Guiness, l’autre à l’ancien dépôt de planches, puis entrée stade Cicam, au pont Sic Cacao, à l’Entrée Bépanda, à l’Entrée Nouvelle Route Grand Moulin et avant Papa Gassi. Avant d’arriver sur chaque trou, je connais à quelle distance je commence à freiner ».
Des nids de poule et des cratères improvisés, qui causent de graves préjudices aux usagers de la route, avec une forte détérioration de leurs véhicules tous les jours.
En comblant ces trous sur la chaussée, la Mairie de la ville de Douala tente d’améliorer les conditions de vie des usagers sur ces routes, cependant, la méthode se trouve inappropriée, dans la mesure où elle ne résout le problème que pour quelques jours.
Une étude bien menée par des experts et mise en application par des spécialistes de pont et chaussée, ajouté à l’usage de matériaux adéquats, constituent la solution idéale, qui permettrait à nos routes de passer de l’état de « provisoirement définitif » à celui de « définitivement utile ».
La CAN 2022 pointant à l’horizon, les mairies de la ville de Douala devraient s’abstenir de présenter aux yeux du monde entier, une nouvelle technique de construction de route Made In Cameroun, basé sur l’association hétérogène de béton et de goudron.
