Suite à la suspension de quelques entreprises de commercialisation des produits pour dépigmentation de la peau au Cameroun, il se pose la question de la crise identitaire ou sanitaire liée à cette pratique que condamne le Ministère de la Santé Publique (MINSANTÉ). Plusieurs autres entreprises du même type ont été suspendues par la même occasion.
Les produits utilisés pour la dépigmentation de la peau sont généralement présentés sous forme de crèmes, gels, laits corporels ou savons. Et depuis quelques temps, l’on apprend au travers des réseaux sociaux et les marchés, que l’entreprise Nourishka aurait mis sur le marché une nouvelle forme de produits de blanchiment de la peau. Il s’agit bien des boissons blanchissantes Nourishka. L’entreprise de la Député camerounaise, Nourane FOTSING, a ainsi reçu une correspondance du Ministère de la Santé (MINSANTE), pour suspension de la commercialisation desdits produits.
Des produits non soumis à la réglementation en vigueur
Selon le MINSANTÉ, MANAOUDA Malachie, dans un communiqué le 10 août dernier, ” ces produits n’ont pas été validés par mon département ministériel. Et ils sont dangereux pour la santé des consommateurs…“, a t-il affirmé.
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Après la suspension de Nourishka du député du parti politique PCRN, le Ministre suivra avec la même décision de suspension des ventes des compléments alimentaires et boissons diététiques des entreprises Carimo, Mira Cosmetics, Sisi Secret et Vitashop.
Sur les lettres de suspension envoyées à ces structures, l’on retrouve mentionner que «l’importation, la vente ou le débitage à titre gratuit ou onéreux des compléments alimentaires en République du Cameroun sont subordonnés à une autorisation préalable du ministère de la Santé publique». Ceci conformément à l’arrêté N°2001 MINSANTE du 22 novembre 2007 portant règlementation de la production et de la distribution des compléments alimentaires au Cameroun.
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“Aussi, je vous demande de suspendre toutes activités de commercialisation de tels produits sans une autorisation préalable de mon département ministériel…», souligne les correspondances envoyés aux entreprises concernées, précitées.
LE DÉPIGMENTATION : UN DANGER POUR LA SANTÉ HUMAINE ET PUBLIQUE
On rappelle à cet effet que l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé (ANSM), avait lancé une alerte depuis 2011 pour informer la population que ces produits exposent les utilisateurs à des risques pour leur santé. Il s’agit, dans la majorité des cas, de maladies de la peau (infections, acné, vergetures, atrophie, troubles de la pigmentation, etc.).
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De plus, les pratiques de dépigmentation de la peau, peuvent également être à l’origine d’un risque accru notamment de diabète et d’hypertension artérielle, de complications rénales et neurologiques.
Enfin, cela expose l’enfant à des risques toxiques en cas d’utilisation chez la femme enceinte ou allaitante.
VERS LA DISPARITION DE LA PEAU NOIRE ?
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Toutefois, plusieurs femmes rencontrées dans la ville de Yaoundé, se trouvent partagées sur l’impact négatif de ces produits. “Pour moi, ces produits ont juste besoin d’une bonne utilisation et modération. Je les utilise juste pour ressentir mon teint, car le climat du pays a tendance à nous foncer plutôt. De plus, d’aucune trouveront que devenir claire, reste la meilleure option. Car les hommes penchent aussi de plus en plus à préférer les femmes brunes que noires”, précise une camerounaise, à la peau noire.
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Par contre, rester noire et naturelle est le slogan d’un bon nombre de femmes, qui ont choisi garder leur teint. “La dépigmentation non non non. Changer sa couleur, revient à se recréer. Gardons notre peau telle qu’elle est. Et en plus, nous courrons plusieurs risques d’infection, cancer de peau et bien d’autres. Levons nous ensemble”, a réagit l’une des femmes défenseurs de la couleur de peau ébène.
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Dans une société où le phénomène de blanchiment de la peau reste encore d’actualité et à la mode, l’action du ministère de la Santé se retrouve au cœur des polémiques. On espère voir un impact face à cette initiative, pour la promotion de la santé publique au Cameroun.