Le Cameroun s’est engagé dans la lutte contre la prématurité en célébrant, le 27 novembre 2024 à Yaoundé, le mois de la prématurité sous le thème : « Les meilleurs soins de santé accessibles à tous et partout ». Cette initiative vise à sensibiliser sur les défis posés par la naissance prématurée et à promouvoir des solutions adaptées, notamment la méthode kangourou.
Un Problème de Santé Publique Majeur
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la prématurité est définie comme une naissance avant 37 semaines de grossesse. Elle est responsable d’environ 1 million de décès sur 15 millions de naissances prématurées par an dans le monde.
• Au Cameroun, la prématurité représente un taux de mortalité de 28 %, ce qui équivaut à trois nouveau-nés sur dix décédant des suites de complications.
• Parmi les causes identifiées figurent des facteurs directs tels que les infections, l’anémie, le paludisme, la malnutrition, ou les grossesses multiples, ainsi que des facteurs indirects liés aux conditions de vie et à l’accès aux soins.
La Méthode Kangourou : Une Approche Phare
La méthode kangourou a été mise en avant comme une solution efficace pour gérer la santé des nouveau-nés prématurés. Cette méthode consiste à maintenir le bébé contre la poitrine d’un porteur (mère ou père) pour :
• Réchauffer le bébé, compensant le déficit de chaleur maternelle ;
• Renforcer le rythme cardiaque, l’immunité, et la maturité physiologique ;
• Réduire la durée d’hospitalisation par rapport à une prise en charge en couveuse.
Dr. EBONGO ZACHEUS NANJE, Directeur de la Santé Familiale, a souligné l’importance de vulgariser cette méthode :
« La méthode kangourou doit être disponible dans les hôpitaux régionaux et même dans les zones rurales. Ce n’est pas un mythe, c’est une réalité. »
Témoignages Inspirants
Des parents de bébés prématurés ont partagé leurs expériences émouvantes :
• Bameyene, maman de Jacqueline Manga, née à 26 semaines, a témoigné des bienfaits de la méthode kangourou :
« En une semaine, mon bébé a pris 700 grammes de plus. Aujourd’hui, elle se porte très bien, son poids a considérablement augmenté. »
Des Soins en Fonction du Degré de Prématurité
Les soins des nouveau-nés sont adaptés selon trois niveaux de prématurité :
1. Très grande prématurité (avant 6 mois) ;
2. Grande prématurité (entre le 6e et 7e mois) ;
3. Prématurité moyenne (entre le 7e et 8e mois).
Le Pr. Félicité Nguepack a insisté sur l’importance de l’équité dans l’accès aux soins, affirmant :
« Les nouveau-nés prématurés, peu importe leur lieu de naissance, doivent recevoir des soins adaptés à leur degré de prématurité et aux moyens disponibles dans le système de santé. »
Un Appel à l’Action
Le ministère de la Santé Publique (Minsanté) et l’OMS ont lancé un appel à :
• Renforcer les infrastructures de soins pour les nouveau-nés prématurés ;
• Soutenir les parents par l’éducation et des conseils adaptés ;
• Mobiliser les acteurs de la santé, les décideurs, et les partenaires pour intensifier la lutte contre la prématurité.
Ronald Delisle a rappelé la fragilité et la beauté de chaque enfant prématuré :
« Comme une rose, un enfant, c’est à la fois fragile et solide, ça émerveille et ça étonne. »
La célébration du mois de la prématurité est une opportunité de sensibiliser et d’encourager l’engagement collectif pour offrir des soins de qualité à chaque nouveau-né, où qu’il soit. La méthode kangourou, pilier de cette prise en charge, illustre l’efficacité d’approches simples et accessibles pour sauver des vies.
