Le football féminin africain connaît une transformation spectaculaire, portée par les efforts de la Confédération Africaine de Football (CAF). Dr Desiree Ellis, sélectionneuse sud-africaine championne d’Afrique en titre, et Barbra Banda, meilleure joueuse africaine 2024, ont mis en avant les progrès réalisés en matière de développement du football féminin sur le continent.
Une évolution notable dans la formation des entraîneures
Dr Desiree Ellis, quadruple lauréate du prix de l’Entraîneure de l’année de la CAF, est une figure emblématique du football féminin africain. Ancienne joueuse internationale devenue coach, elle mesure l’ampleur des progrès réalisés :
« Il y a quelques années, les formations étaient rares et l’accès aux qualifications limité. Aujourd’hui, la CAF a mis en place des sessions spécifiques pour les femmes, avec des formations pour instructrices et des stages de perfectionnement accessibles dans plusieurs pays. »
Depuis 2023, la CAF finance directement ses Associations Membres pour organiser ces formations. À ce jour, 18 pays ont bénéficié de ces programmes, aboutissant à 21 formations qui ont permis de certifier 590 entraîneures depuis 2022, dont 498 avec la Licence C et 92 avec la Licence B.
Un niveau de compétition de plus en plus relevé
Ces efforts se traduisent directement sur le terrain. Les qualifications pour la Coupe d’Afrique des Nations Féminine CAF TotalEnergies 2024 en sont la preuve.
« Un quart des équipes présentes en 2022 ne seront pas là cette année », explique Ellis. « L’Algérie, la Tanzanie, le Mali et le Ghana ont décroché leur qualification, alors que le Cameroun, finaliste à trois reprises, ne participera pas. Cela montre à quel point le niveau s’est élevé. »
Le nombre d’équipes engagées dans les éliminatoires de la CAN Féminine est passé de 24 en 2018 à 39 en 2024, témoignant d’un intérêt grandissant. En parallèle, la Ligue des Champions Féminine de la CAF, initiée en 2021, a contribué à l’émergence de nouveaux talents et à la professionnalisation du football féminin en Afrique.
« Le niveau augmente chaque année. Pour rester compétitifs, nous devons suivre cette dynamique et continuer à investir dans la formation et les infrastructures », ajoute Ellis.
Barbra Banda : « L’Afrique regorge de talents »
Barbra Banda, capitaine de la Zambie et figure incontournable du football féminin africain, souligne également l’impact des nouvelles initiatives.
« La CAF a investi de manière significative dans le football féminin, et les résultats sont visibles. Aujourd’hui, le football féminin africain est plus structuré, plus compétitif et bénéficie d’une reconnaissance internationale croissante. »
Elle met en avant les performances des joueuses issues du Malawi, d’Afrique du Sud, du Nigeria, du Maroc, du Ghana et de Tanzanie, qui brillent aujourd’hui sur la scène internationale.
« Nous voyons de plus en plus de talents émerger, les matchs sont plus disputés et le public suit davantage nos compétitions. Il faut encore plus d’investissements pour franchir un cap supplémentaire », insiste-t-elle.
Des initiatives pour assurer l’avenir
Dans cette optique, la CAF a renforcé les dotations financières pour la CAN Féminine et la Ligue des Champions Féminine. Elle a également lancé le Girls Integrated Football Tournament (GIFT), un projet pilote destiné aux jeunes joueuses de la CECAFA, afin de leur offrir une première expérience compétitive internationale.
Dr Ellis souligne l’importance de multiplier ces tournois :
« Jusqu’à présent, les jeunes joueuses n’avaient accès qu’à des compétitions qualificatives, souvent en aller-retour. Si une équipe déclarait forfait, certaines n’avaient même pas l’occasion de jouer. Nous devons organiser plus de compétitions pour leur permettre de progresser. »
Grâce à ces efforts, le football féminin africain continue de se structurer et de s’imposer sur la scène mondiale. Avec une nouvelle génération talentueuse et des infrastructures en pleine expansion, l’avenir s’annonce prometteur.
