CAMEROUN : FESTIVAL KENA : LE PEUPLE BANTOUM VEUT RENOUER AVEC SES VALEURS CULTURELLES

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APRÈS PLUSIEURS ANNÉES D’HIBERNATION, LE PEUPLE BANTOUM VA DU 6 AU 27 JUILLET 2019 PROCHAIN RENOUER AVEC SES US ET COUTUMES EN ORGANISANT SON DEUXIÈME RENDEZ-VOUS SOCIOCULTUREL ET ÉCONOMIQUE.

Après la première édition de son festival socioculturel et économique en 2016, le peuple Bantoum dans le département du Ndé, région de l’Ouest Cameroun organise du 6 au 27 juillet 2019, un festival qui regroupera ses filles et fils autour des activités multiples afin de valoriser les valeurs qui incarnent ce groupement. Lors de cette édition, le Nyoum-Kena sera au centre des différentes activités. Ce rituel socioculturel, selon les affirmations du guide de ce peuple, s’inscrit dans le chapitre des objectifs à atteindre depuis des décennies.

Pour sa majesté Mefeun Metcheunkeu Sabet Jocelyn Marius, chef Bantoum, son peuple s’identifie par des nombreuses valeurs culturelles et traditionnelles susceptibles d’être restaurées et enseignées à la postérité.

S’inscrivant dans cette logique, lors de cette 2ème édition du festival Kena, le point d’orgue des activités reste l’éducation des jeunes aux valeurs culturelles. Cette activité vise selon lui à donner à des générations présentes et futures des rudiments solides de connaissance de ses origines et des symboles artisanaux du groupement Bantoum.

L’un des pans du festival Kena lors de cette édition est de rassembler les ressortissants de ce groupement aujourd’hui dispersés à travers le monde depuis le 17ème siècle en mettant un accent particulier sur les trois principales valeurs culturelles qui le distinguent des autres groupements en pays bamiléké. Le « Tafikon », symbole de l’incarnation de la force mystique et mythique constitue l’une des valeurs de ce peuple. Il est réputé pour avoir sorti le roi des mailles des maquisards en 1965 après une attaque du palais. « Beaucoup de personnes encore vivantes attestent aussi le fait que dans la zone Bantoum, quand Tafikon réagissait, c’était assez courant de voir un bandit cloué sur place avec son butin jusqu’à l’arrivée de sa victime », soutient Mefeun Metcheunkeu Sabet Jocelyn Marius, chef Bantoum.

Après plusieurs années d’absence, le « Nyoum », un rite traditionnel ancestral Bantoum s’invite au festival Kena cette année. Selon son guide, ce rituel est une sorte de purification et de réconciliation publique. Il vise à restaurer les valeurs culturelles du peuple Batoum. Ce rite s’invite ainsi à ce festival cette année après plusieurs années d’absence. « Pour son exécution, les femmes apportent les premières urines et les hommes, un œuf du village chacun. Le tout est versé dans un trou creusé à l’occasion. Après le mélange fait, le chef le ramasse, le boit et donne à qui veut boire et ensuite l’asperge sur la foule », explique le chef Bantoum.

Le « Kena » nom de baptême du festival représente à la fois une danse traditionnelle et un produit agricole. Cette danse est animée en présence d’un animal féroce, a-t-on appris du roi Batoum. La présence d’un animal constitue l’un des spécificités de cette danse dans ce groupement du département du Ndé.

Du 6 au 27 juillet prochain, les Bantoum vont ainsi à travers son « festival Kena » œuvrer pour la restauration de ses valeurs culturelles en léguant un héritage socioculturel et économique à des générations futures.

Armel Djiogue

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