Ecole nationale des eaux et forêts de Mbalmayo : Une nouvelle cuvée sur le marché de l’emploi.

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Les lauréats de la 70e promotion ont reçu vendredi dernier, leurs parchemins de fin de formation. La cérémonie couplée à la commémoration du 70e anniversaire de cette institution, était présidée par le Secrétaire Général du ministère des forêts et de la faune, Joseph Nyongwen.

Les lauréats de la 70e promotion.

C’est une cuvée de près de 200 lauréats composée d’agents techniques, de techniciens, de techniciens supérieurs des eaux et forêts du cycle de formation classique, ainsi que des pépiniéristes, prospecteurs et vérificateurs d’inventaire du cycle de formation de spécialisation. Pendant 2 ans, ils ont reçu une formation générale mais spécifique aux métiers liés à la foresterie portant sur une soixantaine de matières entre autres la cartographie, les inventaires forestiers, la police forestière…

Le corps professoral de l’Enef les a également dotés de connaissances du milieu forestier, des aptitudes physiques et techniques en adéquation avec les métiers de la foresterie, l’exploitation et l’aménagement des forêts, l’assainissement et l’équipement des eaux.

L’intégration dans la fonction publique : l’angoisse.

Le mystère va certainement planer maintenant sur le recrutement dans la fonction publique des lauréats de cette cuvée baptisée « promotion Linjoum Ibrahim », du nom d’un ancien directeur de l’Enef. Les regards de tous ces forestiers « angoissés » après leur sortie, sont actuellement braqués sur la fonction publique camerounaise où ils espèrent avoir un matricule. Ils gardent tout de même l’espoir même s’ils ne savent pas encore quelle sauce leur est réservée. Plusieurs lauréats des promotions précédentes de l’Enef sont jusqu’à nos jours abandonnés à leurs propres sorts, sans emploi ni matricule. D’autres se sont reconvertis dans d’autres domaines loin de la foresterie qui nourrissait encore leur rêve, il y a quelques années. Pathétique!

« Les effectifs au concours d’entrée à l’Enef ont augmenté car l’on est passé de 180 à 225 en 2017, et de 225 à 300 en 2019. Ceci montre qu’il y a un réel besoin du personnel qualifié dans le domaine de la foresterie dans notre pays, mais malheureusement les places ne font que réduire lorsqu’il s’agit de l’intégration à la fonction publique. L’année dernière, les places ont brusquement chuté de 55 à 25, laissant ainsi plusieurs paramilitaires dans la rue et sans emploi. » s’inquiète le porte-parole des lauréats Ousmane Bako. « Aujourd’hui il est formellement interdit pour nous d’être recrutés comme bénévole dans les structures déconcentrées du ministère des forêts et de la faune, alors qu’il y a quelques années cela était possible » poursuit le technicien supérieur des eaux et forêts qui interroge « qu’allons-nous faire de nos diplômes car nous sommes près de 250 sur le marché de l’emploi, sans compter nos aînés qui sont dans la rue sans emploi. Nous espérons une hausse des effectifs dans la fonction publique afin que notre travail nous guérisse car Voltaire disait qu’il éloigne de nous 3 grands maux à savoir l’ennui, le vice et le besoin ».

Le Secrétaire Général du ministère des forêts et de la faune a promis de transmettre à qui de droit, ces doléances des lauréats. Joseph Nyongwen les a invités à la persévérance, à l’abnégation des leçons apprises à l’Enef et sur le terrain, et à être de bons exemples au sein des structures qui vont les employer dans le futur.

L’Enef, l’excellence au service de la formation professionnelle.

Créée le 19 juillet 1949, l’Enef- l’école nationale des eaux et forêts a connu 17 directeurs et plusieurs dénominations au fil des ans. De centre d’apprentissage forestier en passant par l’école technique forestière et à l’école des eaux et forêts. La dénomination actuelle d’école nationale des eaux et forêts intervient à la suite du décret n°80/196 du 9 juin 1980 portant réorganisation des statuts des écoles de formation du personnel de la production rurale. Elle est placée sous la double tutelle technique et financière du ministères des forêts et de la faune, et du ministère des finances. Elle applique depuis cette année, le système LMD- (licence-master-doctorat) dans ses cycles de formation des étudiants agents techniques, de techniciens, de techniciens supérieurs des eaux et forêts admis par voie de concours niveaux Bepc, Probatoire et Baccalauréat. Bien plus, l’Enef offre des formations continue ; initiale supérieure et de spécialisation en pépinière, prospection et vérification d’inventaire.

Les perspectives de l’Enef.

Avec une équipe dirigeante rajeunie, tous les espoirs sont permis à l’Enef qui à ce jour, dispose d’importantes ressources humaines et matérielles lui permettant non seulement d’atteindre ses objectifs mais d’accompagner l’administration forestière et par-delà le gouvernement camerounais vers l’émergence à l’horizon 2035. Les chantiers de l’école nationale des eaux et forêts reposent sur la révision du plan directeur de formation ; la sécurisation de la forêt-école et de ses espaces attenants ; la redynamisation de la recherche et l’informatisation des archives et des procédures dans les services. L’amélioration des statuts et des conditions de travail des personnels, et la réhabilitation des espaces de vie et de relâchement préoccupent également l’Enef.

Demetrio Wouassom

Réactions

Ousmane Bako, lauréat, technicien supérieur des eaux et forêts. 

« …Nous attendons de l’Etat, un vaste recrutement des professionnels des eaux et forêts dans la fonction publique … »
« Nous sommes très satisfaits de la formation reçue durant ces deux années. Nous souhaitons que l’Etat recrute tous les lauréats afin qu’ils puissent exercer pleinement le métier car nous connaissons beaucoup d’autres lauréats qui se sont reconvertis à autre chose au quartier. Nous n’aimerions pas vivre ce triste scénario aussi. »

Germain Mbock, directeur de l’école nationale des eaux et forêts de Mbalmayo.

« …Tous les métiers de la foresterie sont porteurs… »
« Je demande aux lauréats de ne pas rester à la maison car ils ont beaucoup de compétences et d’aptitudes. Au lieu de rester chez eux, ils doivent continuer à travailler et persévérer afin de mettre en pratique les connaissances acquises à l’Enef, et de s’intégrer aussi en société. »

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