Le phénomène de prostitution prend de plus en plus de l’ampleur au sein des communautés refugiées centrafricaines que l’on dénombre à plus de 70.000 âmes dans le département de la Kadey, région de l’est du Cameroun. Les jeunes filles, principales actrices se livrent à des actes sexuels contre payement.
Cedépartement couvre une superficie de 15.884 km2 avec une populationestiméeà plus de 200.000 habitants. Cette unité administrative est située au confluent de plusieurs pôles économiques en Afrique centrale. Ce qui lui permet d’accueillir un important nombre de réfugiés centrafricains au cours de ces dernières années. Selon le HCR –le haut-commissariat des nations unies pour les réfugiés, l’on dénombre 70.025 réfugiés parmi lesquels 35.727 femmes dont 4.456 jeunes filles âgées entre 12 et 17 ans, et 15.339 jeunes garçons âgés entre 18 et 59 ans.
Leur arrivée a favorisé l’augmentation du trafic dans sa diversité. En terme de nouveaux acteurs on peut distinguer les chauffeurs, les operateurs économiques, les operateurs miniers, les forestiers, les petits commerçants etc… Une telle masse populaire ne va pas sans activité déviante, dont le banditisme, les viols, la prostitution… dans la ville et les villages qui accueillent les refugiées.
Lephénomène de la prostitutionprend de plus en plus de l’ampleuret les jeunes filles excellent allégrement dans ce que l’on qualifie de plus vieux métier du monde. Par exemple, Batourichef-lieu du département, compte à elle seule plus de 453 jeunes refugiées âgée entre 12 et 17 ans parmi lesquelles les jeunes filles qui n’exercent aucune activité au quotidien. Elles se livrent à la prostitution. Aissatou est jeune fille célibataire et réside dans cette ville depuis plus 04 ans où elle loue une chambre de 4.000 fcfa. Elle exerce ce métier et gagne entre 7.000 fcfa et 15.000 fcfa par jour, ce qui lui permet de prendre en charge de sa progéniture dont le géniteur a pris la clé des champs. Plusieurs autres réfugiées centrafricaines sont également enregistrées dans les bars et boîtes de nuit où elles se livrent aux mêmes actes. Cette situation devient de plus en plus préoccupante pour les autoritéslocales.
Les causes de ce phénomène se résument à la précarité financière et matérielle,le manque de formation professionnelle pour faciliter l’intégration socioéconomique , la non prise en charge etc…
Cette activité de prostitution n’est pas sans conséquences pour ces jeunes filles qui sont régulièrement atteintes d’infections sexuellement transmissibles, de grossesses précoces…