Plusieurs encadreurs et responsables du karaté au Cameroun, sont éclaboussés par des affaires de harcèlements, abus sexuels et viols depuis plusieurs jours. Des anciens et nouveaux athlètes de l’équipe nationale féminine de karaté ont témoigné avoir subi des outrages et violences sexuelles en stages et lors des déplacements dans des pays étrangers, pour des compétitions internationales.
Elles ont argué avoir subi des menaces et chantages pour avoir refusé de céder à des avances et résisté à des tentatives de viols de la part de leurs encadreurs. Sur le banc des accusés, maître Emmanuel WAKAM et plusieurs de ses collègues de la Fédération Camerounaise de Karaté. Le président de l’instance faitière du karaté au Cameroun, réfute tous les faits qui luis sont reprochés et promet démissionner si son implication est avéré, avec des preuves à l’appui.

Maître Emmanuel WAKAM quant à lui rejette en bloc toutes les accusations de harcèlement, abus sexuel et tentative de viol, formulées à son encontre. « En toute sincérité, en toute honnêteté, je peux vous affirmer que moi maître WAKAM, je ne suis impliqué ni de près ni de loin dans ces pratiques. Cela fait dix ans que je dirige cette fédération. En avril 2020, j’ai reçu une correspondance de la fédération mondiale de karaté et de l’union africaine de Karaté. Tous deux me renvoyaient la correspondance d’une athlète nommé NGO HIOL qui s’était plainte d’avoir été retirée de l’équipe nationale, que j’avais détourné ses primes et ensuite que j’avais tenté de la violer. Cela fait quand-même trois grands motifs. J’ai attendu depuis ce mois d’avril, elle n’a pas porté plainte. Moi j’ai porté plainte. Parce qu’il fallait que ce soit clarifié au niveau de la juridiction. C’est suffisamment grave. » Le patron du karaté camerounais est fortement affecté et irrité en occurrence par les lionnes indomptables NGO HIOL Ornella et Stella ONGANDOA. Ces dernières l’ont cité dans le rapport à scandale.
Sa version de la fameuse nuit de la tentative de viol de NGO HIOL Ornella.
« En 2016, j’arrive à Yaoundé. L’équipe de kata féminin est composée de 3 personnes. L’entraîneur national me dit que nous n’aurons pas une équipe nationale féminine ou on risque mettre une athlète qui n’a pas les même capacités que les autres. Je lui ai dis pourquoi ? Il me dit que parce que NGO HIOL a un genou pourri et qu’elle ne peut pas évoluer. J’ai ensuite demandé au médecin BISSO MAHOP pourquoi il ne s’est pas occupé de la joueuse ? Il m’a répliqué qu’il n’a pas de moyens et que l’Etat ne lui a rien donné et surtout qu’il ne peut rien faire. Il a donc décidé de laisser NGO HIOL. Elle était la seule chance de médaille que nous avions. Je suis parti à la pharmacie moi-même. Je m’y suis renseigné et on m’a conseillé qu’en science, on ne masse pas le genou. Ils m’ont demandé de mettre le baume et de faire adopter certaines positions spécifiques à l’athlète. Ce que j’ai exécuté avec NGO HIOL dans ma chambre pendant 2 jours. Après ces 2 jours de séances dirigées par moi dans ma chambre, elle est allée mieux. Elle a fait l’entrainement. On a continué ces séances. Mais à trois jours de la compétition, elle ne pouvait pas courir comme les autres au risque d’enflammer de nouveau son mal. Je lui ai demandé de me rejoindre dans ma chambre pour une autre séance. J’ai en même temps demandé au capitaine DOUGSA de nous y rejoindre car j’avais de mauvaises nouvelles pour l’équipe.
Quand le capitaine DOUGSA nous a retrouvé dans la chambre, j’ai d’abord ramené NGO HIOL chez le docteur BISSO MAHOP à qui j’ai demandé de faire un strapping. J’ai instruit le docteur de se démerder pour qu’au mois de Mai, elle soit capable de faire la compétition. Voilà où s’est arrêté notre contact ce jour là. »
« Je suis retourné dans ma chambre pour parler avec DOUGSA dans ma chambre, et je lui ai dit que j’ai entendu des informations qui ne sont pas bonnes pour l’équipe. Il me dit qu’en effet, il ya des couples qui se forment au sein de l’équipe nationale. Il m’en cite quatre, dont la même NGO HIOL qui serait en couple avec Noah et ça m’a irrité. L’équipe nationale était devenue une affaire de mariage. J’en ai informé le représentant du ministre des sports qui était avec nous. On a sensibilisé les athlètes et ont leur a demandé que cela s’arrête. Pendant la compétition au Maroc, ils se sont rattrapés et on a eu quelques médailles dont une médaille de bronze remportée par NGO HIOL et son équipe. C’était tout avec elle. Le contact s’est de nouveau limité là avec cette fille. »
« On est rentré au Cameroun, quelques jours après, j’ai reçu un coup de fil de son papa qui me dit: Président je ne suis pas content. On a réduit les primes de ma fille. Je lui ai répondu que je ne m’occupe pas des primes. Ça se gère entre ta fille et le Ministère des Sports. Je ne suis pas concerné par cela. Un mois plus tard, sa fille NGO HIOL est venue avec une bouteille de vin dans mon bureau. Elle me dit président, je suis venu te présenter mes excuses. Je lui ai dis ma fille, je ne t’en ai pas tenu rigueur. Ton père était ignorant. Il n’y a jamais eu un problème de sexe et harcèlement. Nous n’avons jamais parlé de ça. Après, plus rien. On a enchaîné les compétitions sans faux bruits de couloir, jusqu’en Avril 2020 où j’ai reçu un courrier. Je me suis dit que tout ce que j’ai à faire, c’est de porter plainte. »
« Est-ce qu’un seul jour j’ai tenté de toucher sa robe ? Est-ce qu’un seul jour je lui ai avancé un seul mot allant dans le sens: ma fille j’ai envie de toi? Vraiment qu’elle dise ce qu’elle appelle harcèlement et tentative de viol. »
