Consterné du traitement inhumain qui a été réservé au Dr Fridolin NKE par un haut gradé de l’armée camerounaise, le Syndicat national des enseignants du supérieur ( SYNES) a annoncé il y a deux jours octobre 2021 la tenue d’une grève générale des enseignants du supérieur au Cameroun.
19 jours après les actes de torture infligés au Dr Fridolin NKE, ses pairs montent au créneau pour défendre l’enseignant de philosophie. Dans un communiqué rendu public ce 8 octobre, le Syndicat national des enseignants du supérieur ( SYNES) étale son courroux tout en annonçant une grève perlée des enseignants d’université. « Une grève d’un jour sera observée par tous les enseignants du supérieur des institutions publiques du Cameroun, pour protester contre les atteintes graves aux libertés académiques des enseignants du Supérieur en général et les actes de torture infligés au Dr Fridolin NKE en particulier. Cette grève sera observée pendant la journée du jeudi 14 octobre 2021. Elle implique la cessation de toute activité d’enseignement, de recherche, d’encadrement des étudiants, d’évaluation et de soutenance des mémoires et thèses. » indique le document signé du Pr MTOPI FOTSO Blaise, Secrétaire général du SYNES.
Dans le même temps, le mouvement syndical saisit le gouvernement en l’invitant notamment à Engager les actions administratives et judiciaires appropriées contre les acteurs des actes d’enlèvement, de séquestration et de torture subis par le Dr Fridolin NKE, et d’informer les Camerounais sur la suite de ces actions. Le SYNES invite surtout le régime en place à « Cesser tout acte d’intimidation à l’encontre des enseignants du supérieur dans l’expression des libertés dont ils jouissent. » peut-on lire entre les lignes du document. Le bureau Exécutif National prévient qu’il ne restera pas muet devant de nouveaux abus « La réitération des actes d’intimidation ou de torture à l’encontre d’un enseignant donnera lieu, au besoin, à des actions plus énergiques pour rendre effectif le respect, la dignité et la liberté académique de ce grand corps de l’État. », conclut la note du Pr MTOPI Fotso Blaise.
Rappelons que c’est sous les ordres du commandant de la Sécurité militaire, le colonel Joël Émile Bankoui que le Dr. Fridolin Nké avait été kipnappé le 20 septembre dernier. Le Chargé de Cours au département de Philosophie de l’Université de Yaoundé I avait subi menaces, bastonnades et autres actes de torture. Il avait également été contraint par son bourreau, le colonel Joël Émile BAMKOUI de se prendre en vidéo pendant quelque 4 minutes. À ce jour, il a un oeil affecté, et manifeste des troubles de mémoire.