L’achat des armes blanches dans les régions du Sud et nord ouest est désormais soumis à une autorisation administrative préalable. C’est la nouvelle donne dans le NOSO, depuis mardi 18 août 2020.
Dans un message adressé aux gouverneurs de ces régions, le Ministre de l’Administration territoriale (MINAT), Paul AtangaNji a prescrit des mesures visant à contrôler l’acquisition et l’utilisation des armes blanches par les séparatistes. C’est à la suite de nombreux meurtres par décapitation perpétrés dans ces zones du Cameroun.
Le MINAT demande aux autorités administratives locales concernées de procéder à la comptabilisation des stocks de machettes, haches et fers disponibles dans les quincailleries et les magasins. Il a tenu à préciser d’engager la responsabilité des propriétaires en cas de mauvaise utilisation. Paul AtangaNji explique qu’il est évident que « les personnes n’ayant pas de chantier de construction avec permis de bâtir, mais qui acquièrent du fer à béton sont des suspects ou des potentiels terroristes. De même, les personnes ne disposant pas de plantations, de champs ou de boucheries, mais qui achètent une quantité importante de machettes ou de haches sont des potentiels terroristes et méritent de ce fait d’être suivis « .
Après ce message du MINAT destiné aux gouverneurs des deux régions en proie aux incursions sécessionnistes depuis 2016, tout citoyen de ces deux parties du pays désireux d’acheter une machette ou des matériaux de construction sera soumis à la procédure d’obtention d’une autorisation du sous-préfet territorialement compétent. Il s’agira également de justifier d’une activité réelle pour ce qui est d’une plantation ou encore d’un chantier en cours de réalisation. Le contact téléphonique et la situation de son domicile seront également exigés avant l’achat du matériel sollicité.
« Les magasins et les quincailleries devront conserver les copies de carte nationale d’identité, les numéros de téléphone, l’adresse des acheteurs ou toutes autres coordonnées utiles », prescrit Paul AtangaNji, Ministre de l’Administration territoriale. Cette mesure a une durée de quatre mois, éventuellement renouvelable.
Cette instruction fait suite aux nombreux meurtres orchestrés par les séparatistes dans ces régions, avec des armes blanches et des matériaux de construction notamment des fers à béton.
« Mon attention a été attirée depuis un certain temps sur le fait que les terroristes décapitent des honnêtes citoyens avec des machettes et utilisent le fer de construction de diamètres 6, 8 et 10 pour la fabrication des engins explosifs et comme munitions pour les armes », a-t-il signifié dans sa correspondance. L’on se souvient encore des assassinats des civils dans ces régions en crise à l’exemple de celui d’une jeune dame à Muyuka dans le Sud-Ouest la semaine qui a précédé la publication de ce communiqué.