Comme les lionnes et les lions du football, les lionnes indomptables du volley-ball semblent avoir elles aussi trouvé l’astuce pour calmer les esprits des camerounais en cette mauvaise phase qu’ils traversent. La victoire face au Sénégal était un moment de communion entre les camerounais de tous bords et de toutes les régions.
Il aurait fallu vivre cette demie-finale en direct au Palais des sports de Yaoundé pour comprendre la place qu’a le sport dans la société. En 1 heure et 30 minutes qu’aura duré la rencontre entre les Lionnes indomptables du Cameroun et les Lionnes de la Théranga du Sénégal, on oubliait tout, mais alors tout ce que traverse la République du Cameroun depuis presque 1 an jour pour jour.
C’était un stade plein de personnes de toutes les couches sociales qui s’étaient retrouvées comme des frères de même sang, malgré la pluie battante, pour accompagner ces joueuses qui leurs auront donné l’envie de sortir de chez eux. Un hymne national « Ô Cameroun berceau de nos ancêtres », chanté par presque 5.000 personnes d’une seule voix ; un public reprenant en chœur toutes les chansons qui animaient la salle, et qui faisait la holà comme on en voit peu.
En remportant leur première rencontre face au Botswana samedi le 7 octobre dans un palais des sports presque vide, les lionnes du volley-ball ont pu attirer des centaines de fans qui jusqu’ici préféraient regarder les matchs sur leur petits écrans pour des raisons de certainement liées aux troubles dans les régions dites anglophones du pays. Les gradins se sont remplis davantage lors des rencontres avec l’Algérie et l’Egypte. Avec la victoire face au Sénégal ce vendredi 13 octobre, les Lionnes indomptables ont redonné le goût de vivre ensemble aux camerounais, du moins ceux qui étaient présents dans le palais des sports et ceux qui auront pris de leur temps pour les regarder jouer.
On aura déjà vécu pareil moment lors de la CAN de football féminine 2016 à Yaoundé et la CAN de football messieurs au Gabon en début de l’année 2017. Des victoires qui ont apaisé les cœurs des camerounais alors que leur pays était déjà dans ces troubles socio politiques.
La finale qui se jouera dimanche et qui va d’ailleurs se jouer à guichets fermés le 15 octobre, risque drainer encore plus de monde et ramener davantage les camerounais à la logique du vivre ensemble et du patriotisme.
Eric OMBOLO