Le ministre du commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana au cours d’une concertation tenue le lundi 13 Janvier 2020 dans la salle de conférences de son département ministériel, a reçu les assurances des opérateurs des produits de 1ère nécessité et des matériaux de construction.
Cette rencontre tripartite (gouvernement, opérateurs de filières et associations de défenses des droits des consommateurs) qui aura duré toute une journée, a permis au ministre de recevoir des différents intervenants, les assurances de la disponibilité des produits de qualité et en quantité pour au moins pour le premier trimestre de cette année. La production locale est bien prise en compte dans les besoins de consommation estimée et sera complétée par les importations. Il faut dire que le déficit est réel dans plusieurs domaines pourtant les importateurs de riz sollicitent les terres de la part du gouvernement pour produire localement afin de réduire le gap avec une consommation estimée à 550 000 tonnes pour seulement 50 000 tonnes de production locale. Environ 10 filières sont passées devant le MINCOMMERCE à savoir la filière riz, la filière huile de palme raffinés et produits dérivés, Filière Boissons hygiéniques, vins, alcools, liqueurs et spiritueux, la filière farine de blé et pâtes alimentaires, celle des matériaux de construction, suivie de la filière poisson, puis la filière cosmétiques, les grandes surfaces et supermarchés et enfin la filière viande de Bœuf.
Quelques réactions.
Luc Magloire Mbarga Atangana, MINCOMMERCE
« Je peux affirmer aux camerounais que nous allons avancer dans la sérénité au cours des six prochains et donné que cet exercice ci, nous le faisons au début de chaque trimestre. Il est bouclé pour le premier trimestre et même au-delà. Vous savez tenir cette concertation est une manière d’accompagnement, on peut avoir des interventions auprès de telle ou telle administration, comme l’administration portuaire par exemple. Il y a pour ce qui est de la filière de viande de bœuf, un problème d’organisation du comité de suivi du marché qui relève de la compétence de l’autorité administrative. Et là, il y a un type d’accompagnement qu’on sait pouvoir trouver parce que précisément le mincommerce a une vocation qui est transversale, qui fait donc que nous assurions le liant entre différentes administrations au bénéfice de divers opérateurs de filières, c’est notre rôle de tutelle technique de toutes les activités liées au commerce tout simplement. Mais le plus important me semble-t-il et cela qui a constitué l’élément clé dans l’évolution que nous avons vécue au sein de notre marché au cours des dernières années, c’est cette relation de confiance que le gouvernement a su créer avec les opérateurs de filières. J’ai coutume de dire que la guerre des tranchées n’existe plus cette époque est révolue entre les opérateurs et nous c’est une relation de confiance car nous discutons, nous échangeons ensemble et c’est la même que nous essayons de créer entre les opérateurs économiques et les consommateurs, c’est un tandem qui fait que l’un va avec l’autre, cessez de penser que les consommateurs sont les ennemis des opérateurs ou vice versa ou que les opérateurs économiques sont les spoilers des consommateurs, ce n’est pas vrai. »
Marie Hélène EBIELINE, présidente du REDCO (réseau des défenses des droits des consommateurs).
« Il faut dire que les échanges sont assez paisibles et nous sommes rassurés car de manière générale, la rentrée commerciale si on peut l’appeler ainsi, se fait dans les bonnes conditions et nous avons les chiffres qui rassurent de l’approvisionnement de nos marchés en terme de qualité et de quantité. Pour des détails spécifiques, nous aurons d’autres rencontres pour mieux apprécier et améliorer les choses. Avec les assurances données par les uns et les autres, nous pouvons dire à la ménagère que son panier ne connaitra pas de hausse et notre plaidoyer est que la qualité soit au rendez-vous aujourd’hui mieux qu’hier. »
Jacquis KEMLEU CHABGOU., SG de L’ASROC (association des raffineurs et oléagineux du Cameroun) et président du conseil d’administration du Centre Technique Agro-alimentaire.
« Il est question de rassurer les consommateurs qu’ils auront les produits disponibles comme par le passé en ce début d’année 2020. Nous sommes dans deux filières où la production nationale ne suit pas. Quand nous parlons de la filière des oléagineux, nous nous rendons tous compte que pour pouvoir mettre à la disposition des consommateurs l’huile dont elles ont besoins, on a besoin de l’huile de coton brute, de l’huile de Soja brute et de l’huile de palme brute il est important de savoir que lorsqu’on parle de cette filière toue le monde pense à l’huile alors qu’elle est très déficitaire car le besoin de transformation nationale tourne autour de 92 mile tonne par mois c’est-à-dire plus d’un million des besoins en consommations sur l’année avec une production nationale qui atteint à peine 260 000 tonnes pour ce que on a été capable de recenser. Les dispositions ont été prises l’année dernière pour que pour les six premiers mois il n’y ait pas de souci. Dès le mois prochain, des dispositions seront prises pour avoir des autorisations d’importer et les importations ne se fassent qu’au moment où le déficit se fait sentir et ça c’est important qu’on le sache. Encore plus que la qualité de l’huile importée n’est jamais meilleur que celle produit localement. Comme vous le savez, le transport détériore la qualité du produit. Il n’y aura de souci pour la qualité ni pour le prix car depuis 2019 il y a une stabilité sur le prix, c’est important pour le gouvernement qui doit respecter les critères de convergences avec la CEMAC, ne pas dépasser l’inflation de 3%. Vous savez la filière rizicole est aussi déficitaire avec une production qui n’atteindra pas 50 000 tonne cette année avec des besoins de consommations de près de 55 000 tonnes quand on sait qu’on a besoin d’un stock de sécurité de près de 10% de la production, vous comprenez qu’il y a un souci donc l’importation va également se faire mais ce qui est important au cours de cette concertation c’est qu’on est tous tombé d’accord qu’il ait un rapprochement avec les producteurs de riz pour racheter la production locale avant d’importer. Par rapport au CTA, il est important de savoir que le centre accompagne véritablement les entreprises. Environ 150 auditeurs ont été formés pour toutes les filières, c’est que la recherche de l’amélioration de la qualité reste une constante. Il faut féliciter le MINPMEESA qui a envoyé des fonds pour accompagner 80 entreprises en termes d’analyse et c’est ce qu’on attend pour pouvoir relever l’offre en produits transformés au Cameroun. Et vous savez que s’il y a un problème qui gène, c’est celui du pack ding, celui de la qualité du produit fini qui est mis en route par de très petite entreprises qui n’attendent que d’être accompagnées. Vous aurez l’occasion d’être invité dans quelques mois à l’inauguration du laboratoire de ce centre qui n’est qu’un second pan parce que l’accompagnement et les diagnostics qui sont fait ne nécessitent pas un laboratoire parce que beaucoup d’entreprises sont en difficultés parce qu’elles n’ont pas une action marketing forte. Et c’est lors des diagnostics qu’on identifie ces difficultés là et on essaie de remédier au fur et à mesure. A la fin de la chaine il peut y avoir une difficulté qui a trait à la qualité du produit fini mais avant cela il y a beaucoup d’autres choses »
LIMANGANA Djamba, chef service, Représentant DG de la SEMRY.
« Il a été recommandé aux opérateurs économiques évoluant dans ce secteur (les grandes surfaces), de privilégier le riz SEMRY avant d’importer. Pour l’année 2019, nous avons mis en culture 10 500 hectares pour une production de 65 000 milles tonnes et vous savez la production a été en nette amélioration par rapport à 2018. S’agissant de 2020, la SEMRY avec la réhabilitation du périmètre irrigué compte mettre en culture 13 500 hectares pour une production estimée à 91 800 tonnes environ. Voilà donc la contribution de la SEMRY en terme de riz pour l’année 2020 »
Luc DEMEZ, General Manager CFAO RETAIL Cameroun Yaoundé.
« Aujourd’hui une partie de nos rayons sont bien occupés par les produits locaux made in Cameroun. Il est question de voir comment on peut encore aider cette industrie locale en leur offrant plus d’espaces pour répondre aux attentes des consommateurs, on a entendu une série de problèmes que les petits producteurs disaient et qui sont réels, ces difficultés d’ordre administratives et autres. Notre devoir c’est de leur expliquer ce qu’on attend d’eux, comment on peut bien travailler ensemble et surtout leur garantir le marché. C’est du gagnant- gagnant et le producteur est gagnant aussi. L’avantage c’est qu’il y a un potentiel énorme en terme d’agriculture, d’élevage etc. au Cameroun.»
GNAMBI MOMINOU, président de l’association des bouchers du Cameroun.
« Nous attendons du gouvernement la création du comité de suivi du marché du bétail sans oublier les situations dans les abattoirs. Le prix du kilogramme dé bœuf dépend de plusieurs facteurs qui sont extérieurs à notre corporation. Nous nous attelons à respecter les prix homologués pour le gouvernement afin de satisfaire les besoins des populations dans la mesure du possible. »
Joseph Flavien KANKEU, représentant de Congelcam.
« Le prix du poisson dépend de plusieurs facteurs extérieurs à nous. Nous essayons autant se faire que peu de respecter les prix homologués par le ministère du commerce. Les aléas du marché international ont des répercussions sur le prix et nous nous efforçons à rendre disponible le poisson. Nous sommes les vendeurs pas des producteurs alors s’il y a une production locale disponible, nous sommes preneurs pour encourager le secteur à se développer et à grandir »