CAMEROUN : HARCELEMENT SEXUEL ET MARIAGE DES ENFANTS : L’IMPLICATION DES LEADERS TRADITIONNELS ET RELIGIEUX DANS LA LUTTE EST RENFORCÉE

À TRAVERS UN ATELIER DE FORMATION DE CES ACTEURS COMMUNAUTAIRES DANS LA LUTTE CONTRE CES PRATIQUES SOCIOCULTURELLES NÉFASTES, L’« ASSOCIATION POUR LA PROMOTION DU DÉVELOPPEMENT LOCAL » (APDEL) VEUT AINSI RENSEIGNER CES DERNIERS SUR LES CONSÉQUENCES LIÉES À CES PHÉNOMÈNES TOUT EN DÉFINISSANT LES RÔLES QU’ILS SONT APPELÉS À JOUER. CETTE RENCONTRE A EU LIEU CES 24 ET 25 AVRIL 2019 À BAFOUSSAM.

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À TRAVERS UN ATELIER DE FORMATION DE CES ACTEURS COMMUNAUTAIRES DANS LA LUTTE CONTRE CES PRATIQUES SOCIOCULTURELLES NÉFASTES, L’« ASSOCIATION POUR LA PROMOTION DU DÉVELOPPEMENT LOCAL » (APDEL) VEUT AINSI RENSEIGNER CES DERNIERS SUR LES CONSÉQUENCES LIÉES À CES PHÉNOMÈNES TOUT EN DÉFINISSANT LES RÔLES QU’ILS SONT APPELÉS À JOUER. CETTE RENCONTRE A EU LIEU CES 24 ET 25 AVRIL 2019 À BAFOUSSAM.

Le harcèlement sexuel en milieu scolaire reste et demeure un véritable frein à l’éducation des apprenants. La première conséquence reste la perturbation des études de la victime. Dans un certain cas, il peut entraîner la dépression, l’anxiété, la perte de confiance de soi entre autres. Une étude menée en 2018 par l’« association pour la promotion du développement local » (APDEL) affirme que 29,47% des élèves ont subi des propositions sexuelles avec insistance malgré leurs refus. De cette enquête, on retient que dans la région de l’Ouest, 31,58% d’élèves ont été harcelés un an plus tôt. Dans le Centre, on note un taux de 26,32%. Selon l’enquête, seuls 43,39% d’élèves estiment être à l’abri du harcèlement sexuel dans l’environnement scolaire. Une situation qui a sans doute développé un sentiment d’insécurité chez les apprenants.

Pour ce qui est du mariage des enfants, 34,34% des personnes estiment qu’un membre de leur ménage a été marié avant 18 ans au cours des 12 derniers mois précédant l’enquête. Dans le département de la Mezam dans le Nord-Ouest, 50% d’enfants sont concernés par ce phénomène. La Menoua, la Mifi et le Noun à l’Ouest cumulent 44,44%. On note un taux de 13,89% dans le Mfoundi et la Lékié, dans la   Région du Centre. La pauvreté, l’inégalité des sexes et certaines pratiques traditionnelles constituent les principales causes. Entre autres conséquences du mariage des enfants, on note des violences et des abus sexuels, des risques sur la santé, la déscolarisation, la perpétuation du statut inférieur des femmes.

Dans but de mutualiser des efforts de lutte contre les phénomènes de mariage des enfants et de harcèlement sexuel, APDEL veut renforcer l’implication des leaders traditionnels et religieux des régions du Centre, de l’Ouest et du Nord-Ouest, zones de mise en œuvre du projet « être une fille est un droit ».

« L’objectif est d’impliquer les leaders traditionnels et ministres de culte dans la lutte contre le harcèlement sexuel et les mariages précoces. Nous connaissons le rôle qu’ils peuvent jouer dans la forte mobilisation des masses. Vous savez que ce sont des gens qui sont plus écoutés en communauté. Il était question en fait pour nous de les mobiliser afin de pouvoir mieux mobiliser les populations », justifie Odile Dongo, présidente exécutive APDEL.

« Je sors d’ici étant très fier de l’APDEL parce qu’il y a des choses qu’on connaît mais qu’on y croit pas. Hier, je ne pouvais pas m’impliquer dans la lutte contre le harcèlement sexuel et le mariage précoce comme ce que je viens de recevoir de part et d’autres aujourd’hui. C’est une initiative à encourager et à féliciter. Nous sommes indexés d’être les agents moteurs du mariage précoce mais je dois vous assurer que c’était avant. Aujourd’hui, chaque parent aime l’éducation de ses enfants. J’aime bien dire que moi, chef traditionnel, j’aimerais qu’à ma mort que ma fille se place au milieu des gens pour prononcer un témoignage riche en français et en anglais. Je ne me vois aujourd’hui être capable de faire encore le pire. Le pire c’est de ne pas accepter que les enfants aillent à l’école ou de les faire aller en mariage à bas âge », s’engage Nestor Dombou, chef de 3ème degré du village Ngui à Dschang.

Ce projet est conjointement financé par l’Union Européenne, APDEL et W4 (Women’s World Wide Web). Il vise une cible de 30.993 bénéficiaires directs.

Armel Djiogue

 

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