Le mouvement OTS se disloque en deux à l’issue de leur rencontre avec le MINTSS, Grégoire OWONA, ce 15 mars 2022. Un camp des radicaux qui sont légitimes, populaires et poursuivent la grève, et les modérés qui penchent à accepter l’offre du chef de l’État pour reprendre les cours.
La réunion a débuté aux environs de 10h30 par les propos du MINTSS Mr Grégoire Owona qui, n’a pas manqué de plaider pour un retour effectif des enseignants dans les salles de classe. Selon les propos du Ministre du Travail et de la Sécurité Sociale(MINTSS) au Cameroun, certains enseignants ont repris le chemin de l’école lundi 14 mars. Il a demandé aux présidents de syndicats de rester vigilants pour sauvegarder leurs intérêts et qu’il est temps de faire prévaloir la légalité pour éviter les risques de dérapages. Pour boucler, il a exhorté ce jour les uns et les autres à privilégier la voie du dialogue.
Réactions des Syndicats des enseignants
La parole donnée dans un premier temps au syndicat SNAES qui rebondit en émettant qu’ “en contexte de crise, l’importance est la résolution du problème et non de la légalité. Le problème des enseignants est un problème structurel et parle des états généraux de l’éducation qui devrait être faite depuis des lustres“.
À sa suite, deux représentants d’OTS ont pris la parole en se réclamant de “l’OTS Républicain ou modéré”. Ces représentants du mouvement OTS ont dit militer pour une reprise effective des cours.
À côté, Jacques BESSALA, président du CEIC (Collectif des Enseignants Indignés du Cameroun), a dit que son groupe ne pouvait pas se lancer dans le mouvement parce qu’il a vu la main tendu du gouvernement. Selon lui, c’est le manque de proactivité du gouvernement qui a conduit à ces crises.
Le président du SNICOMP(Syndicats National des Instituteurs contractuels et Maître des Parents) quant à lui, le nommé Charles KOUNG, a dit qu’on ne peut pas gérer un ministère sans les syndicats de ce ministère. Il va continuer en avançant que les 181 milliards concernent juste les enseignants du secondaire et que les mesures prises par le chef de l’État concernent juste les enseignants du MINESEC alors que le MINEDUB a une dette d’environ 150 milliards envers les instituteurs.
La liste des syndicalistes va s’arrêter avec l’intervention du président du SYNIET(Syndicat National des Instituteurs de l’enseignement Technique) NGADJEU II Éric, qui formule ses propos en disant que les IET sont des Instituteurs mais qui appartiennent aux MINESEC. Selon lui, le décret de 1980 portant sur le fonctionnement des ENI (École Normal d’instituteurs) stipule qu’un instituteur sorti de l’école doit être intégré directement comme fonctionnaire et non contractualiser comme nous le voyons actuellement. Il a fini par évoquer le dossier noir aussi des titulaires de CAPIET devenu des chômeurs après avoir été formés par l’État.
Le ministre Grégoire OWONA qui, en reponse à une syndicaliste qui avait maintenu que leur syndicat allait lancer un mot d’ordre de grève, a dit qu’il espère que leurs syndicats sera aussi prêt à prendre en solde les grévistes car une rémunération est en contre partie d’un travail effectué, dit-il.
L’école des jeux et non de la craie au Lycée Bilingue de Nkozoa Yaoundé
Et du côté des lycées ce matin, en particulier au lycée bilingue de Nkozoa, rien ne laisse voir une reprise des cours. Aucun membre de l’Administration ne veut répondre à nos questions. Mais, en jettant un coup d’oeil dans les salles de classe, on remarque que l’enseignant est assis,sans rien faire ainsi que les élèves.
Selon les élèves qui jouaient dans la cours, “aujourd’hui, nous n’avons pas fait cours, il ya des jours qu’un enseignant peut faire cours. Ils viennent s’asseoir et à la fin de l’heure, ils signent le cahier de texte. Qu’on règle vraiment leur problème , on doit fréquenter”, s’expriment t-ils en cherchant le chemin de retour.
En rappel, c’est depuis le 15 Février que les enseignants se sont lancés dans cette grève. Et un mois exactement après, on constate toujours pas une satisfaction de leur part, car selon eux, “argent en main, craie en main”.
Radicaux ou modérés, les enseignants attendent leur paie, et les élèves s’impatientent et se livrent à d’autres fins.