CAMEROUN: LE 15e CHEF SUPÉRIEUR BANGOU CONNU OFFICIELLEMENT?

0
1225

La bataille pour le trône aurait pris environs quatre années, avant d’être tranchée par le Ministre Paul ATANGA NJI: Sa Majesté TCHIHOU TAYO Arnaud, serait finalement le 15e Roi BANGOU?


C’était pourtant connu de tous depuis le 18 Novembre 2018, date de la mort du 14e roi, SM TAYO II Marcel. Dans un message porté par les notables chargés de l’annonce, il était mentionné : « Sa Majesté TAYO II Marcel, Roi de Bangou est décédé le 16 Novembre 2018 dans les lieux sacrés de la chefferie Bangou, après 39 ans de règne ». À la suite de cette annonce, c’était finalement en 2019, que le successeur fut designé par ces même notables: « son successeur, TCHIHOU TAYO Arnaud, est officiellement désigné le 28 Janvier 2019 par le collège des sept et des neuf notables », expliquaient-ils. Le ministre Paul ATANGA NJI aurait il finalement tranché sur l’identité du véritable roi BANGOU?

Naissance du conflit


La suite des événements avait pris une autre tournure suite à cette annonce, à cause des origines historiques de la véracité du nouveau roi BANGOU. Des tumultes vont commencer notamment avec l’intervention frappante de SM SOKOUDJOU, Roi Bamendjou, d’ailleurs doyen de l’histoire de la royauté de l’Ouest.


Il ne manquait plus que la seule décision de l’autorité administrative, chargée de faire connaître le vrai roi BANGOU. Aussi, avec la réapparition de l’enjeux historique qui, traditionnellement devrait être rectifié, selon certains. Établir qui de TCHIHOU TAYO Arnaud, fils du 14ème roi, et de NGAMBOU KEMAYOU Maurice, fils du 12ème Roi, est véritablement le 15ème roi des BANGOU, était la véritable question depuis lors.

Le dernier mot de l’Etat est attendu

Le Ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, Paul ATANGA NJI

Il n’était plus donné ni à la communauté BANGOU, ni au doyen des chefs traditionnels de l’Ouest, SM SOKOUDJOU Jean Rameau, de trancher. D’après l’arrêté du Sous-préfet de l’arrondissement de BANGOU signé il ya deux ans, toute manifestation autour de cette succession était alors interdite jusqu’à nouvel ordre. Et même du côté de l’administration camerounaise, la difficulté pesait pour prendre la bonne décision jusqu’à ce 16 mars 2022. Et enfin un chef supérieur connu serait établi, lit-on dans les lignes de deux journaux.

Guerre de deux camps dans la chefferie BANGOU

L’histoire de la communauté BANGOU est passionnante et belliqueuse. En effet, BANGOU depuis la mort du 14e roi en 2018, n’avait pas connu de successeur. L’origine de discorde est due au fait que le 12e roi BANGOU, SM KEMAYOU Paul Bernard, avait dans les années 1960 abandonné sa chefferie. Ceci en raison de ses accointances UPCistes à cette époque. Comme il était traqué par le pouvoir en place, pendant sept années, la chefferie BANGOU était restée vacante.


À cause de cela, même certains membres de la descendance du roi en exile, n’avait été aussi courageux pour rentrer reprendre le pouvoir au village. C’est donc en 1967 que SM DJOMO Christophe, par ailleurs frère de SM KEMAYOU, 14e roi, succéda au trône en qualité de 13e roi. Mais son temps de règne ne va durer que 12 années à la chefferie. Sans le retour du roi exilé jusqu’ici, le 14e roi, TAYO II Marcel, va prendre le trône. C’est ce 13e roi, frère du roi exilé, qui relance par ailleurs la reconstruction de la chefferie BANGOU. Entre temps, SM KEMAYOU qui va décéder en 1985 en exil, sera accueilli plutôt dans sa famille maternel, à BAZOU dans le NDÉ, selon notre source. Il ne pourra pas bénéficier des obsèques traditionnelles de son rang, en raison du fait que le 14e roi régnait encore. C’est donc le début des tumultes à BANGOU.

SM NGAMBOU KEMAYOU Maurice, le Chef de l’autre camp de la tradition orthodoxe

De coutume, c’est au cours des obsèques d’un roi, que son successeur est arrêté et immédiatement introduit au Laakam (milieu initiatique), selon les sources. C’est pourquoi il a fallu attendre le décès du 14ème roi SM TAYO II Marcel, survenu le 16 novembre 2018, après 39 ans de règne, pour que les descendants de SM KEMAYOU Paul Bernard, le défunt éxilé, en provenance de la chefferie BAZOU dans le Ndé, revienne dans leur territoire d’origine pour réclamer leur droit.

C’est pourquoi le 28 janvier 2019, la bataille pour l’arrestation du 15e roi des BANGOU, fut feroce. Deux camps s’étaient fait créer, donc le camp des partisans du retour à l’orthodoxie successorale traditionnelle originelle de SM KEMAYOU, et le camp du 14e roi TAYO II Marcel. Avec d’un côté Sa Majesté TCHIHOU TAYO Arnaud et de l’autre côté, NGAMBOU KEMAYOU Maurice, tous deux ayant alors subis les rituels initiatiques au Laa-kam. Ainsi, SM TCHIHOU TAYO Arnaud est le successeur de son père TAYO II Marcel, tandis que SM NGAMBOU KEMAYOU Maurice est le successeur de son père KEMAYOU Paul Bernard, 12e roi exilé.

Sa Majesté SOKOUDJOU jean Rameau et son intervention

Le Chef Supérieur Bamendjou SM SOKOUDJOU

Il est difficile de relater cette histoire, sans nommer le doyen des chefs traditionnels et supérieur de l’Ouest, SM SOKOUDJOU, roi de Bamendjou, qui en sa qualité de défenseur des lois traditionnelles des BANGOU, voulait à tout prix rétablir l’erreur historique de la lignée royale. En se penchant du côté du successeur du défunt roi SM KEMAYOU, il n’a finalement pas eu raison, face à la décision de l’administration gouvernementale. Déjà les notables BANGOU, lui avaient déjà rappelé de rester à l’écart de leurs affaires.

Dans les coulisses, le clan des notables disaient ne pas comprendre pourquoi, le roi des Bamendjou ne veut pas accepter cet état des choses. « C’est ainsi que nous clan des 7 et 9 notables de BANGOU, sommes particulièrement embarrassés et même perturbés par les sorties répétées de notre père, sa Majesté le Roi SOKOUDJOU de Bamendjou, qui s’est lancé dans une campagne de déstabilisation de nos institutions traditionnelles ».

Riposte du clan des notables BANGOU

Les notables en action à BANGOU


D’ailleurs d’après les sources, pour le clan des 7 et 9 notables, « compte tenu de son âge et de sa longévité au trône, nous nous serions attendus que les déclarations du patriarche reposent sur des éléments sacrés de notre tradition, avec des références crédibles puisées auprès des gardiens de notre tradition. Le triste constat que nous faisons à l’issue de cette ultime sortie médiatique, est que le très respectable patriarche s’est trompé de chemin en servant la cause de ceux qui depuis de longues dates nourrissent les ambitions de créer et entretenir une crise artificielle bâtie sur le mensonge et le travestissement de l’histoire à BANGOU », déplore le clan.

Dans la foulée, le fameux clan lance un appel au roi SOKOUDJOU, « nous prions humblement mais fermement le patriarche, Sa Majesté le Roi SOKOUDJOU de ne plus se mêler des affaires de la succession à la chefferie supérieur BANGOU, mais dans un élan de solidarité et d’amour, de nous aider plutôt à respecter nos traditions » peut-on lire dans la communication. La réaction du chef SOKOUDJOU reste attendue.

Il aurait fallu presque quatre bonnes années, depuis Novembre 2018, pour voir un chef supérieur assied officiellement sur le trône à BANGOU, mettant fin à cette guerre de trône et de clan? Tout reste à être confirmé officiellement.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici