CAMEROUN : PRÉSIDENTIELLE 2018 : LES ORGANISATION DE LA SOCIÉTÉ CIVILE SONT EN CAMPAGNE.
DANS LE CADRE DE L’ORGANISATION DES ÉLECTIONS, CES ORGANISATIONS ENTRENT EN CAMPAGNE BIEN AVANT LA CONVOCATION DU CORPS ÉLECTORAL. ELLES JOUENT LE RÔLE « ÉVEIL CITOYEN ».
DANS LE CADRE DE L’ORGANISATION DES ÉLECTIONS, CES ORGANISATIONS ENTRENT EN CAMPAGNE BIEN AVANT LA CONVOCATION DU CORPS ÉLECTORAL. ELLES JOUENT LE RÔLE « ÉVEIL CITOYEN ».
Elles ne sont pas candidates. Mais elles sont en campagne depuis des mois. Les organisations de la société civile (OSC) organisent des campagnes de sensibilisations des citoyens et des potentiels candidats aux différentes élections. Ces organisations sont pour la plupart chargées d’éveiller des consciences quant à la place qui est la leur dans le processus électoral.
Dans leur rôle d’ « éveil citoyen », les OSC jouent un « double jeu ». Tant elles forment les citoyens sur la participation aux échéances électorales, elles le font également pour les potentiels candidats ou élus. « Zenü Network », « un monde avenir », « Reach out Cameroon » dans le cadre de l’ « initiative citoyenne pour le renforcement de la démocratie » ont conjointement formés les partis politiques, les OSC et médias sur le processus électoral camerounais, la démocratie participante et le projet de société. Les mêmes organisations ont formés 200 nouveaux observateurs électoraux et 600 recyclés dans les régions de l’Ouest, du Littoral, du Sud-Ouest, du Centre, de l’Adamaoua et du Sud, pour un processus électoral libre et transparent avec l’accompagnement financier de l’État du Cameroun et de l’Union Européenne. « La formation des observateurs électoraux a toute son importance au regard du contexte dans lequel nous évoluons. D’année en année, on a eu qu’il y’a toujours ce qu’on appelle des violences postélectorales. Ce sont des violations du code électoral, des petites fraudes qui entachent le processus électoral camerounais depuis plusieurs années. Donc l’observation électorale est un dispositif à la fois dissuasif et préventif. Elle donne des alertes quand c’est une observation à long terme. Il permet aussi d’amener les organisateurs du processus électoral à prendre conscience qu’il y a un regard externe qui observe et qui peut remonter à un certain niveau, un certain nombre d’informations. C’est pour cela que l’observation électorale tient toute son importance. Nous sommes partis des résultats des élections antérieures, les résultats de ce que nous avons observé aux dernières élections pour aujourd’hui construire les contenus de formations adaptées à l’environnement camerounais », accorde Philippe Nanga, coordonnateur « Un monde avenir ».
Avec les collectivités territoriales décentralisées et les citoyens chargés de choisir leurs dirigeants ainsi que les hommes de médias, des café-débats sont également organisés sur le terrain par les organisations de la société civile. « On s’est rendu compte que dans les villes, le débat-citoyen ne fait pas partie de la culture des populations. Il est question d’attirer l’attention des citoyens à être davantage regardant sur tout ce qui se fait autour d’eux en ce qui concerne les problèmes de santé, de route, d’éducation, d’agriculture. Donc le citoyen doit être prompt à réagir face à un sujet et à donner son opinion. Pour cela, nous pensons que les médias d’une part sont un canal de relai de la population à la base. En amont, les décideurs que sont entre autres les magistrats municipaux qui gèrent nos collectivités territoriales décentralisées doivent pouvoir apporter un début de solution aux interpellations de ces populations. Ces entités, médias/société civile et citoyens doivent pouvoir se mettre ensemble pour pouvoir booster le développement dans une cité », justifie Blaise Nzupiap, représentant du Zenü network, et consultant en développement.
En même temps, les OSC outillent les citoyens sur l’exigence d’une redevabilité auprès des élus quant au projet de société à eux proposé lors des campagnes électorales.
Les leaders des organisations de la défense des intérêts de femmes, créent des plateformes de coaching sur leur engagement politique. Pour Célestine Ketcha Courtès, maire de Bangangté, « les femmes représentent 52% de la population en Afrique. Elles sont les plus mobiles, dynamiques dans les partis politiques. Lors des meetings, ce sont elles qui chantent, applaudissent. Si vous regardez les inscriptions sur les listes électorales, les femmes sont le plus inscrites. Comment devez-vous avoir 52% de la population, la majorité d’inscrits électoraux et avoir moins de 10%. Il est important de remobiliser les femmes, les leaders politiques à suivre le bon exemple ».
Avec l’absence d’une candidature féminine à la présidentielle du 7 octobre prochain, tout porte à croire que cette activité de « More Women in Politics » n’a pas encore porté de fruit.