Le décret présidentiel portant nomination des recteurs et Présidents du conseil d’administration des trois nouvelles Universités d’État est rendu public depuis vendredi dernier. Il s’agit de l’Université de Garoua, Bertoua et Ebolowa, respectivement des régions du Nord, Est et Sud. Ces trois régions étaient jusqu’ici les seules à ne pas connaître la présence de cette institution d’enseignement supérieur étatique de référence. Dans les rues de la ville de Yaoundé, la population émet un regard de satisfaction avérée.
Le décret est finalement tombé au début du sixième mois. Suite à celui du 05 janvier 2022, portant création de l’Université de Garoua, Ebolowa et Bertoua, dans les régions du Nord, Sud et Est, respectivement. Ces trois régions, étaient jusqu’ici exclues de la liste des bénéficiaires des universités d’État au Cameroun. Ceci faisant suite, et à la concrétisation de l’annonce du Chef de l’État, Paul BIYA, dans son discours du 31 décembre 2021.
"C’est la raison pour laquelle j’ai pris la décision de créer des universités d’Etat dans les trois régions de notre pays, qui n’en sont pas encore pourvues. Il s’agit de l’Est, du Nord et du Sud. D’autres infrastructures suivront, notamment dans les secteurs aéroportuaire, industriel et routier, afin de faire de chaque région un véritable pôle de développement", extrait du discours du nouvel an, du Président de la République, Paul BIYA, s'adressant à la Nation Camerounaise, pour l'année 2022, le 31 décembre 2021.
Nomination des Recteurs et Présidents du Conseil d’Administration (PCA)
Ce 03 juin 2022 exactement, marque la date de l’annonce publique, de nomination des responsables clés des trois nouvelles Universités d’État. Logées dans les trois régions, jusqu’ici sevrées d’un campus universitaire. De façon officielle, le Président Paul BIYA, a nommé les Présidents du Conseil d’Administration (PCA), ainsi que les trois Recteurs.
À l’Université de Bertoua, c’est Mr. WONGOLO Bernard, qui embrasse le poste du PCA, et le Recteur Mr. Le Professeur ETOUA Remy Magloire Dieudonné.
Aussi, à l’Université de Garoua, Mr. SOULEY Daouda est également l’heureux élu au poste du PCA. Et le premier Recteur désigné pour cette institution du Nord, est le Maître de Conférence, Mr.BOUBAKARY OUMAROU.
Mr. MVONDO EVEZO’O Jean-Pierre, détient quant à lui le titre du PCA, de l’Université d’Ebolowa, dans le SUD. Et le Maître de Conférence, Mr. ETOA ETOA Jean Bosco, Reçoit le titre du Recteur de cette Université finalement implantée dans la région du Sud.
Nouvelle bien accueillie et sous réserve, par la population
Depuis ce week-end, dans les heures qui ont suivi les différentes nominations, proches et ressortissants des régions concernées, ont exprimé leur reconnaissance envers le Chef de l’État. Surtout, la joie de voir ces trois régions, bénéficier de la présence d’Université en leur sein.
À ce titre, dans la capitale politique du Cameroun, ce lundi, plusieurs ont salué cette initiative. “Quoi de plus beau que de voir enfin une Université à Garoua. Nous étions mis à part. C’est un geste à féliciter et à bien accueillir. Désormais, nos enfants ne vont plus être obligé de se déplacer pour les études universitaires, mais pourrons rester sur place. Ceci est moins coûteux et beaucoup auront un accès facile à l’éducation supérieure”, se réjouit un ressortissant de la région du Nord, à Yaoundé.
De l’autre côté, certains estiment, bien que le geste soit salué, il faudrait entreprendre le volet de l’insertion professionnelle, pour ne plus former des universitaires dédiés au chômage. “C’est bien beau. Et nul ne peut dire le contraire. Mais il va être exigent à présent, de réfléchir à comment canaliser ces nombreux cerveaux à la sortie des universités. Revoir le système éducatif pour promouvoir le slogan, un étudiant, un emploi”, réplique un intellectuel, d’ailleurs étudiant en cycle recherche, à l’Université de Yaoundé II-Soa.
Un modèle pensé répondant à la vision de décentralisation
Bien plus, il est crucial dès à présent, de penser aux filières et formations appropriées pour ces Universités. À Ebolowa, comme à Bertoua et Garoua, le principe de la décentralisation, peut d’ailleurs faciliter ce processus.
“Penser le développement local, revient à entrevoir cette pensée d’équilibre régional sur le plan de l’éducation. Avoir chaque région avec une à deux Universités, facilite ainsi la pensée de la décentralisation et développement local, cellule pour un développement global. Ceci permet à chaque région de capitaliser sur ses atouts, pour son développement local. Idem pour l’enseignement, modules, unités d’enseignement, filières et autres”, s’exprime un cadre du ministère de l’enseignement supérieur au Cameroun, chargé des affaires académiques.
Tout compte fait, il ne reste plus qu’à souhaiter un bon vent aux heureux élus, responsables de l’implantation des trois nouvelles Universités de Bertoua à l’Est, de Garoua au Nord, et d’Ebolowa dans le Sud.