Elles protestent contre l’abandon du chantier d’un pont qui aurait causé la mort d’un des leurs cette nuit.
Pas moyen de rallier la région de l’Ouest ou en sortir en passant par localité de Kékem (département du Haut-Nkam) depuis l’aube de ce 29 Octobre. Des populations du coin en colère ont obstrué le lieu-dit « Axe Lourd Bafang-Kekem » dès 5 heures, à l’aide de gros arbres coupés dans les environs, obligeant les véhicules qui empruntent cette voie à contourner par Dschang ou Santchou (département de la Menoua) pour atteindre la destination souhaitée.
Selon des sources concordantes, les mécontents mènent cette action à la suite de la noyade d’un enfant cette nuit. Il serait tombé du morceau de bois qui fait office de pont depuis que les travaux de l’infrastructure entamés depuis au moins 3 ans se sont arrêtés, obligeant les habitants de la localité de Tchouaffé par Kekem à prendre des risques pour circuler au-dessus des eaux. « Trop c’est trop. Nous demandons au ministre des travaux publics de venir remettre notre ancien pont construit par nos parents. En 2018 vous êtes venus détruire tout en nous promettant 7 mois de construction. Nous sommes déjà à 4 ans. Plus de 6 personnes mortes de noyade. Les enfants ne vont plus à l’école », peut-on lire sur une pancarte.
Radio Balafon rapporte que le sous-préfet de Kékem est allé négocier, mais a été repoussé par les acteurs du mouvement d’humeur qui auraient exigé de ne parlementer qu’avec le gouverneur de l’Ouest Awa FONKA Augustine. L’on apprend que le corps du jeune décédé n’a toujours pas été retrouvé.
Ce qui arrive à Kékem aujourd’hui a été vu à Kon Yambetta (région du Centre) et Ngoto 1 et 2 (région du Sud) en Septembre 2021. Dans la première localité, des militants du RDPC avaient barré une voie pour protester contre les actions de certains de leurs camarades de parti. Dans la seconde, les populations pestaient contre le mauvais état de route et l’absence d’électricité. A chaque fois les autorités avaient dû plier l’échine et négocier avec les riverains en colère. Sera-ce le cas à l’Ouest où les habitants de Tchouaffé semblent avoir décidé de suivre la mode ?