La célébration par les Nations Unies de la Journée internationale des femmes, aura lieu ce 08 Mars 2022, sous le thème « L’égalité aujourd’hui pour un avenir durable ». Et en prélude à ce jour mémorable, les statistiques du taux de scolarisation de la jeune fille au Cameroun, montrent quelques améliorations sur la tendance du terrain.
De la pauvreté, guerre, crises, conflits, aux mariages précoces en passant par le manque d’équipements didactiques, et souvent disqualifiés sur le long terme, nombreux sont les barrages existant au Cameroun dans la course vers l’atteinte des objectifs de la scolarisation des jeunes filles.
La réalité du terrain dans l’éducation de la jeune fille au Cameroun
Même si la tendance reste très positive dans certaines zones du pays, plusieurs autres localités au Cameroun jusqu’ici, rencontrent encore des difficultés énormes pour l’accès à l’éducation de la jeune fille. Il s’agit bien des Zones d’Éducation Prioritaires (ZEP) du pays. Ces zones sont représentées par les régions de l’Adamaoua, de l’Est, de l’Extrême-Nord et du Nord. Ce statut découle du faible taux global de scolarisation dans ces régions depuis plusieurs années. Néanmoins, la carte scolaire du Cameroun montre une nette évolution de la scolarisation au fil des cinq dernières années. Ainsi, en 2020, 7 394 écoles primaires publiques étaient ouvertes dans ces régions, pour un effectif global évalué à 2 162 663 élèves, dont 968 003 filles(selon l’Institut National des Statistiques, 2020). La réalité de la scolarisation pour les filles est donc particulière. Selon les chiffres toujours, environ 13% des filles camerounaises sont mariées avant 15 ans. Et près de 38% des jeunes camerounaises sont mariées avant l’âge de 18 ans.
Le taux de scolarisation de la jeune fille est de 13 points en moins par rapport à celui des garçons. Seulement 68% des filles parviennent à achever les études du cycle primaire contre 76% chez les garçons. « Des initiatives ont été prises par le gouvernement pour tenter de les endiguer et accroitre ainsi le taux de scolarisation de cette couche sociale« , indique, Mme Philomène BAHINA, Inspectrice Nationale de la Pédagogie au ministère de l’Education de base. « la culture du Nord ne permet pas trop aux jeunes filles musulmanes de se scolariser comme il faut, leur place est au foyer. La femme ne doit pas avoir la parole devant l’homme…etc », explique un parent ressortissant du Nord Cameroun.
Une amélioration malgré les difficultés
Selon le MINEDUB, le taux de scolarisation de la jeune fille est évalué à 66,7% dans les ZEP entre 2015 et 2016, moins que les autres régions du pays qui enregistrent 81,8%. Même dans ces cas, les garçons sont en tête de file par rapport aux filles.
A l’École Publique d’Application de Bertoua, groupe 3B, le staff enseignant s’organise à récupérer les petites filles, tel que nous rapporte WALL AFRICA, 2021: » Le problème primordial des filles à l’Est, c’est le fait que certaines ne vivent pas avec leurs parents géniteurs. Les tuteurs n’assurent pas toujours le suivi. De plus, ces enfants commencent l’école tard « , relève Dauline Fetue Kambou, institutrice au Cours moyen première année (CM1), elle encadre 53 élèves, dont 33 filles.
L’évolution de la tendance depuis lors est remarquable. En effet, pour la période 2019-2020, le nombre total d’élèves inscrits dans le primaire au Cameroun est évalué à près de cinq millions, avec 43% de ces effectifs pour les ZEP. Concernant la répartition des effectifs par sexe, il y a un léger avantage pour les garçons avec plus d’un million d’inscrits en 2020, contre seulement 900 000 filles.
Cette évolution peut se voir et la lenteur se comprend davantage avec la crise qui sévit dans les zones anglophones depuis aujourd’hui plus de 5 ans déjà. La jeune fille toujours en tête de liste pour subir les effets négatifs.