CRISE ANGLOPHONE: QUAND LES « GHOST TOWNS » PARALYSENT LES ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES A DOUALA

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Bien que située en zone francophone et bien loin du Nord-Ouest et du Sud-Ouest camerounais en crise, la ville de Douala et plus précisément son 4ième Arrondissement, se trouve sérieusement impactée. Le secteur du transport subit les affres des villes mortes, instituées chaque lundi par les séparatistes anglophones.


« Pour nous, la journée de lundi est tout simplement inutile, car elle ne contribue en aucune façon à l’avancement de notre business. Depuis le matin, nous sommes là, rien à faire jusqu’ici. Chacun préfère préserver sa vie. On n’a pas d’autres choix que de respecter le ghost town »; propos de John Ashu, transporteur à la gare routière de Bonabéri.

Une descente à la gare routière de Douala Bonabéri ce lundi 6 décembre 2021, donne lieu au constat d’un parc automobile pratiquement en mode de vie ralentie. L’environnement présente l’image d’un espace désert où toutes les activités commerciales sont aux arrêts.

D’innombrables activités économiques qui gravitent ici, autour de la principale qui est le transport interurbain, ont subi une brusque interruption, en raison de la journée de ville morte. S’agissant des déplacements des véhicules de transport interurbain, c’est le statu quo. Tous garés en bon lieux devant les agences de voyage, des bus et cars de transport offrent aux conducteurs et convoyeurs l’instant d’une sieste improvisée, sous l’effet ardent de la canicule.

C’est désormais une habitude bien intégrée à la gare routière de Bonabéri, où angoisse et oisiveté partagent les journées de lundi des acteurs de la chaîne de transport.

Cameroun: Crise Anglophone: Gare routière de Bonabéri, où angoisse et oisiveté partagent les journées “ville morte” de lundi.

Quelques passagers qui s’y présentent en journée, effectuent juste leurs enregistrements en attendant le décollage nocturne; tout mouvement n’étant possible en zone anglophone qu’à partir de 1 heure 00 le mardi, selon les instructions des combattants séparatistes.

« Le Ghost Town s’étend de 1h00 à 23 heures 59 minutes le lundi. Lorsque vous ne respectez pas ce timing, les ambazoniens tirent sur vous et incendient votre véhicule. Même les forces de l’ordre le savent très bien et stabilisent toute personne qui arrive avant l’heure, à l’effet de le préserver contre toute attaque des amba boys ».  Nous confie Ludivine NCHE, guichetière dans une agence à la gare routière de Douala-Bonabéri.

Plusieurs cas de violence et d’attaques ont déjà été enregistrés dans les villes de Buéa et Bamenda en représailles aux récidivistes au mot d’ordre de ville morte, avec des dégâts matériels importants et de nombreuses pertes en vies humaines.

La ville de Douala est l’un des principaux points d’approvisionnement des habitants du Sud-Ouest et du Nord-Ouest en produits manufacturés et en produits d’importation. De quoi y redoubler de vigilance, surtout en cette veille des fêtes de fin d’année, où les échanges sont de plus en plus importants, le trafic plus dense, et les risques d’attaques éventuelles bien plus accrus.

Pour l’heure, les travailleurs de la Gare-Routière de Bonabéri-Douala respectent scrupuleusement les instructions des séparatistes, dans l’espoir qu’une solution immédiate puisse être trouvée, à l’effet d’un retour à la normale dans le cadre de leurs activité.

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