Le comportement des enfants dans la société nous pousse à nous demander effectivement: où sont passés les parents dans leur rôle d’éducation et suivi des enfants. Au Cameroun, le rythme croissant de délinquances juvéniles, nous a poussé à faire un tour dans certaines familles pendant cette période de vacances.
Entre les jeux, blagues, cuisines, cours de vacances, petit commerce et bien d’autres, tels sont quelques activités qui meublent l’attention de nombreux enfants, en vacances cette année 2022. “Quand nous nous levons le matin, on commence par se brosser les dents et les travaux ménagers, puis le petit déjeuner, les cours de vacances, et pour finir avec les jeux et la télévision. Mais à la fin des cours de vacances, ce ne sera que les jeux et promenades”, répondent les enfants de la famille PONDI, au quartier Émana à Yaoundé, de retour des cours de vacances, et en l’absence de leurs parents encore au travail.
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Des enfants de plus en plus abandonnés à eux-mêmes
Tout à côté, dans le quartier voisin Messassi, à notre passage dans les rues, plusieurs autres enfants jouent au football, en l’absence des aînés ou parents. ” C’est les vacances ! Nous profitons maximum. Avec les jeux comme le football entre amis. Ce n’est pas souvent facile, parcequ’ici on se frotte à toutes les catégories, et parfois on copie les expressions, attitudes des autres”, réagit l’un des enfants, encore dans le bain du jeu.
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On ne peut s’empêcher d’entendre des insultes, des bagarres, ou autres attitudes déviante. Pour des enfants livrés à eux-mêmes, sans la présence des parents. Pour la plupart, les parents sont au travail. Et pour d’autres ils ne vivent qu’avec leur mère. Ou parents divorcés.
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Le petit Émile quant à lui, sillonne les rues des quartiers, avec un plateau d’arachides sur la tête. “Je vend les arachides depuis le début des vacances. À la rentrée je n’aurai pas de souci pour m’inscrire ou pour acheter mes fournitures. Mais, au quotidien ce n’est pas facile de marcher partout sans le contrôle des parents. Il n’y a aucune sécurité et nous sommes nombreux à exercer cette activité. Chaque jour j’ai un bénéfice de 500 FCFA comme économie”, nous raconte le jeune enfant âgé de 10 ans, promu en classe de 6e, et content de nous servir quelques tasses d’arachides.
Rôle démissionnaire des parents
Les parents donnent de plus en plus cette impression d’avoir perdu la valeur et leurs rôles d’éducation et de suivi des enfants. Préoccupés par conjoncture économique rude et la vie chère, beaucoup abandonnent le rôle clé de l’éducation, au profit de la recherche du gain de survie. “Il faut bien que l’on se batte pour assurer leur éducation scolaire prochaine, prendre soin d’eux et les nourrir…etc. Ce n’est n’ont plus évident de confier le rôle d’éducation à une personne étrangère”, admet un parent, travaillant de 8h à 18h, de lundi à samedi, et n’ayant pas du temps à passer avec ses enfants.
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Entre la course vers la recherche des moyens de subsistance, et l’éducation des enfants, les parents au Cameroun, se retrouvent buter à de nombreux écarts de comportements et délinquance de toute sorte. Ces comportements se découvrent aussi en milieux scolaires, où plusieurs se laissent influencer en l’absence d’un suivi de plus près des parents.
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On souhaite à présent vivre une nouvelle année scolaire 2022/2023, sans meurtres, sans consommation de stupéfiants ou sans coup de poignard dans les écoles.
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