En lançant le cri d’alerte au cours d’une conférence de presse à Yaoundé, Le CED- le centre pour l’environnement et le développement a révélé que le Cameroun perd 60 milliards de FCFA et 55.000 emplois.
Le résultat d’une étude réalisée sur les enjeux et défis de la production et l’exportation du bois au Cameroun a été présenté vendredi dernier aux journalistes, au cours d’une rencontre initiée par le CED.
Il révèle que l’exportation des bois en grume reste importante dans notre pays, malgré l’interdiction selon la législation en vigueur qui date de 1994. Cette loi stipulait qu’à partir de 1999, soit cinq ans après sa mise en place, que tout m3 (mètre cube) de bois exploité sur le triangle national serait d’abord transformé, du moins au premier degré avant exportation.
Considérés comme des ateliers de la planète, la Chine et le Vietnam avec le taux de près de 70%, occupent le premier rang des pays vers lesquels le bois camerounais est exporté. La France, l’Italie, l’Allemagne et la Belgique se partagent 6,25% et l’Inde, la Turquie, le Maroc et le Portugal se contentent du reste. Ce sont des destinations où la main d’œuvre est qualifiée et la transformation moins coûteuse.
En 2018, notre pays a atteint le niveau record de 3,5 millions de mètres cubes. De moins de 200.000 m3 en 2005, on est passé à 900.000 m3 en 2017 et 800.000 m3 en 2018. Par ce phénomène, le Cameroun subventionne des emplois par son bois qui entrent dans ces pays et contribue inéluctablement à leur croissance d’emploi.
La transformation au moins au premier degré dans notre pays permettrait d’améliorer la contribution du secteur forestier sur l’emploi. Un secteur qui contribuerait à hauteur de 8% sur l’ensemble des emplois au lieu de 2% tel que représenté actuellement.
La fiscalité forestière génère en ce moment près de 50 milliards de FCFA à l’Etat et la rentabilité pourrait augmenter si l’on faisait la première transformation localement. L’analyse de l’incidence financière présente une perte d’environ 60 milliards de francs chaque année du fait de l’exportation du bois en grumes dont 10 milliards représentant les impôts et taxes.
Dans sa législation datant de 1994, le Cameroun avait interdit l’exportation du bois en grume. Mais hélas ce manquement continue sous le regard des pouvoirs publics. Notre pays donne des matières premières et reçoit en retour des produits semi-finis transformés à partir des déchets. Toute chose qui ne fait pas avancer le pays dans sa politique de foresterie. Et pourtant l’on devrait optimiser la contribution du secteur forestier au développement de notre pays.
Cette étude a été menée par le centre pour l’environnement et le développement à l’effet de faire parler les chiffres en présentant le problème de l’exploitation du bois dans notre pays.