La fête du travail 2022 se célèbre ce dimanche 1er mai dans le monde entier, contexte adéquat au Cameroun pour remettre sur la table la condition de travail des enseignants et la crise économique actuelle. Les enseignants qui ont renoué avec la grève depuis ce 25 avril, prennent pour appui cette fête du travail pour intensifier leurs revendications et la population pleure le coût élevé de la vie au Cameroun.
L’année 2022 restera à jamais gravée dans la conscience des camerounais et du monde entier, avec la grève OTS CRAIE MORTE, ainsi que le rythme mondial sans précédent de la flambée de prix des produits sur le marché mondial. La fête internationale du travail trouverait-elle cependant sa place sur la table des réflexions à solutions tangibles au Cameroun, et dans la recherche de l’amélioration des conditions de vie des travailleurs?
Un thème pour un changement
Sous le thème “Monde du travail, lutte contre la COVID-19, protection des emplois et productivité”, le slogan de la fête du travail 2022, remet en cause la situation de la grève des enseignants au Cameroun, et touche du doigt le phénomène de la crise économique, les deux allant de pair. Le Ministre du Travail et de la Sécurité Sociale(MINTSS), l’a relevé encore hier dans son discours en rapport avec la fête du travail. “Je vous invite à la réflexion et à la poursuite du dialogue social, afin d’élaborer ensemble des propositions et convenir des actions à mener pour un monde de travail plus sain et plus juste, sur la voie du progrès social, tel que tracé par le Président de la République Paul Biya”, l’a t-il précisé lors de la séance de travail à la CRTV, traitant du dossier de la sécurité des travailleurs de cette institution publique du Cameroun.
En effet, comprendre les origines de cette célébration du travail dans le monde, aide à mieux situer son impact positif sur la situation qui prévaut actuellement au Cameroun.
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Fête Internationale du Travail: une origine syndicaliste de revendication des travailleurs
Le 1er mai célèbre la contribution et le sacrifice des travailleurs à/pour la société. Cette fête rime de part ses origines avec les mouvements syndicaux, revendications des travailleurs dur leur conditions de vie et de travail. Son importance remonte à l’époque où les travailleurs aux États-Unis ont commencé à protester des 1882 contre les lois du travail draconiennes, les violations des droits des travailleurs, les mauvaises conditions de travail et les heures de travail épouvantables. Le 1er mai est donc le synonyme de luttes ouvrières et de l’autonomisation qui en a résulté à la fin du XIXe siècle.
La touche de Karl HEINRICH Marx dans la fête du travail
Une figure historique et clé de la défense des droits des travailleurs, de part ses actions et ses ouvrages, reste le philosophe, économiste , politologue et journaliste sociologue Karl Heinrich Marx(1818-1883). De la lutte des classes, à ses trois ouvrages “Le Capital”, il a été une source révolutionnaire dans plusieurs mouvements syndicaux, ayant donnés naissance à la fête du travail actuelle.
Aux lendemains de sa mort en 1883, à l’âge de 65 ans, on a assisté par exemple à Chicago, aux États-Unis, à une grève générale le 01er mai 1886, initié par un syndicat d’ouvriers. Cette grève revendiquait 8 heures de travail pour une journée et non au delà. La grève était devenue violente, et c’est alors que pour contrôler la foule, les policiers avait commencé à bombarder. Des bombes ont été lancées sur le public. De nombreux ouvriers ont été tués et quelques-uns ont été blessés. Suite au meurtre de manifestants pacifiques, davantage de travailleurs se sont joints aux manifestations et ce n’est qu’en 1916 que les États-Unis ont commencé à reconnaître les horaires de travail de huit heures.
Un mouvement à l’étranger a commencé aussi avec des marches et des soulèvements. C’était ainsi que le jour du 01er mai fut retenu, et se produisaient chaque année lors de la Journée internationale des travailleurs après quelques années.
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Le Cameroun 2022 et les revendications sur les conditions de travail des enseignants travailleurs
Une situation parallèle avec l’histoire de la fête Internationale du Travail, se produit au Cameroun depuis le 15 Février 2022, avec les syndicaux des enseignants et le mouvement OTS “On a Trop Supporté”. Une série de revendications venant des enseignants du secondaire, avait été présentée au gouvernement. La réponse tardive est venue sans une satisfaction totale des enseignants qui, non seulement ont perdu un des leurs, mort des suite de maladie sans ses 10 ans de salaire et d’intégration.
Depuis le 25 avril 2022, le mouvement OTS, a relancé la grève après un mois de suspension, quelques jours avant le 01er mai. Ce contexte sera propice pour le gouvernement et les enseignants de renouer pour régler définitivement cette gangrène avant le 01er mai prochain. “Nous voulons mener jusqu’au bout notre action dans la grève, à l’occasion de la fête du travail, car nous n’avons pas une raison pour fêter. Les examens officiels approchent. Il est temps de régler les problèmes primaires des enseignants que nous sommes”, émet un enseignant.
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“Promouvoir une croissance économique inclusive et durable, l’emploi et un travail décent pour tous”, selon les Nation Unies
Cette année toujours, l’aspect économique n’est pas en reste pendant la célébration de la fête du travail. Plusieurs au Cameroun occupent des emplois précaires et mal payés dans une économie emprunte à la crise et à l’inflation.
"Des emplois de meilleure qualité, plus sûrs et variés sont nécessaires de toute urgence dans les zones rurales où vivent et travaillent la majorité des pauvres. L’agriculture est le plus gros employeur au monde, en particulier dans les pays en développement où ce secteur génère une part considérable du PIB.", énonce l'Objectif 8 de développement durable par les Nations Unies, à l'horizon 2030.
Toutefois, c’est la loi N°73-05 du 7 décembre 1973 relative aux jours de fêtes légales en République Unie du Cameroun qui consacre le 1er Mai comme un jour chômé et payé. Cette année, la fête du travail est plus que jamais attendue. Notamment avec le dossier des enseignants et la promotion de l’emploi décent, malgré la crise économique mondiale.
